PORT-AU-PRINCE, jeudi 11 avril 2024– Alors qu’Haïti est durement affecté par la violence des gangs, le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué jeudi avoir rapidement étendu son aide alimentaire, atteignant plus d’un demi-million de personnes depuis le début de la crise actuelle en mars de cette année.
Le PAM atteint les communautés vulnérables avec des distributions de nourriture, notamment des repas chauds pour les personnes vivant dans des abris temporaires dans la capitale Port-au-Prince, des décaissements en espèces et des repas scolaires, précise un communiqué de presse.
Malgré les efforts visant à donner la priorité aux achats de nourriture auprès des producteurs locaux, le PAM craint que ses stocks alimentaires ne s’épuisent d’ici la fin avril.
Le PAM ne dispose que de suffisamment de nourriture dans le pays pour nourrir 175.000 personnes pendant un mois. La fermeture du principal port et aéroport d’Haïti, à Port-au-Prince, il y a environ un mois, a perturbé le flux de marchandises vers le pays.
« Le PAM fait tout son possible pour atteindre les personnes les plus vulnérables, mais au rythme actuel, nous allons manquer de stocks alimentaires d’ici fin avril. Il faut que le port de la capitale rouvre immédiatement pour acheminer de nouveaux approvisionnements. Nous avons également besoin d’un accès sans entrave au transport de nourriture à travers le pays pour assurer la continuité de nos programmes », a déclaré Jean-Martin Bauer, Directeur pays du PAM en Haïti.
L’agence onusienne rappelle que depuis le 1er mars, elle a fourni de la nourriture à plus de 500.000 personnes à travers le pays, que 560.000 repas chauds ont été distribués à plus de 80.000 personnes à Port-au-Prince et ailleurs, et que 290.000 enfants ont reçu des repas chauds dans les écoles, où le PAM a donné la priorité aux aliments achetés localement.
Le PAM indique également que 80.000 personnes dans le département de la Grand Anse, où des niveaux d’insécurité alimentaire d’urgence ont été récemment signalés, ont reçu de l’argent dans le cadre du programme de protection sociale de l’agence.
Le Programme alimentaire mondial a acheté plus de 520 tonnes de nourriture auprès de producteurs locaux, d’une valeur estimée à environ 1 million de dollars, soit suffisamment pour nourrir plus de 160.000 écoliers.
Le PAM travaille avec le gouvernement haïtien pour impliquer les agriculteurs locaux, en fournissant des transferts monétaires qui stimulent l’économie locale et en construisant des filets de sécurité sociale qui renforcent la résistance des familles aux chocs
De son côté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a souligné que la violence des gangs perturbe l’accès aux soins de santé pour les Haïtiens de Port-au-Prince.
L’hôpital universitaire d’État d’Haïti est fermé depuis le 30 mars, tandis que l’hôpital universitaire de La Paix, le plus grand hôpital public en activité, est débordé. Le personnel et les ambulances ont également des difficultés à accéder aux zones contrôlées par ces bandes armées.
Parallèlement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’agence des Nations Unies chargée des questions de santé sexuelle et reproductive (UNFPA) continuent de soutenir les hôpitaux en leur fournissant du matériel et des médicaments. Depuis le 1er mars, l’UNICEF, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et leurs partenaires ont livré plus de 4,5 millions de litres d’eau potable dans 29 sites de la capitale, a précisé le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric.
Il a rappelé que le plan de réponse humanitaire de 674 millions de dollars pour Haïti est gravement sous-financé, avec seulement 7% de l’argent octroyé