Le processus de publication des membres du conseil présidentiel dans le journal officiel et leur installation avance sans entraves

Par Jude Martinez Claircidor

 

PORT-AU-PRINCE, dimanche 31 mars 2024– Existe-t-il un obstacle dans le cheminement de la publication des noms dans le journal officiel de la République, le Moniteur et de l’installation des membres du conseil présidentiel d’Haïti ? Ou bien, y a-t-il une tension ou un malaise potentiel dans le processus de passation de pouvoir entre l’équipe gouvernementale d’Ariel Henry et les membres du conseil présidentiel d’Haïti ?

D’après une source proche du conseil, aucune difficulté n’est signalée. L’arrêté de nomination des membres du conseil de transition devrait être rendu public dans la semaine à venir. Il est même envisagé que l’installation des membres ait lieu d’ici la fin de cette période. Toutefois, la sécurité des membres du conseil demeure une priorité absolue, ce qui pourrait occasionner un léger retard dans le processus. Par souci de sécurité, le lieu exact de leur installation ne sera pas divulgué publiquement.

Avant l’installation des membres, plusieurs étapes préliminaires doivent être accomplies. Tout d’abord, un accord politique doit être signé entre les représentants des différents secteurs présents au conseil présidentiel. Cet accord devra définir les attributions des membres du conseil et le processus de nomination du Premier ministre. Il est également crucial de contacter tous les secteurs concernés pour recueillir leurs propositions.

Selon les informations obtenues, cinq propositions d’accord ont déjà été analysées. Les points communs ont été identifiés et discutés, tandis que les divergences sont en cours de résolution. C’est cet exercice qui retarde légèrement le processus. Une fois l’accord finalisé, la procédure de sa publication sera enclenchée, suivie de la publication de la nomination des membres du conseil présidentiel.

Il est pertinent de souligner que la CARICOM déclare agirexclusivement en tant que médiateur entre les parties prenantes. Hier, elle a informé le Premier ministre Ariel Henry qu’elle avait reçu les nominations des membres du conseil présidentiel. Deplus, préalablement, la CARICOM avait déjà notifié les parties prenantes de la position officielle d’Ariel Henry, à savoir qu’il accepterait de démissionner une fois que le conseil présidentiel serait en place.

Le conseil présidentiel avait déjà établi un calendrier temporaire interne, détaillant toutes les étapes du processus sur une semaine. La décision de publier l’arrêté présidentiel sera prise lors du conseil de gouvernement, présidé par le Premier ministre par intérim, Patrick Boisvert. Ledit arrêté sera signé par l’ensemble des ministres en fonction actuellement.

Le conseil présidentiel est composé de représentants du collectif du 30 janvier, de l’accord du 21 décembre, de Pitit Dessalines, de EDE/RED/Compromis Historique, de Fanmi Lavalas, de l’accord de Montana, du secteur privé, de la société civile et de REN.

Alors que le processus visant à rendre opérationnel le conseil présidentiel se poursuit, les prochaines semaines seront cruciales pour évaluer l’impact de cette nouvelle structure sur la situation sécuritaire en Haïti, qui s’est considérablement détériorée avec les attaques répétées des bandes armées contre plusieurs commissariats, prisons civiles et autres institutions publiques. Dans ce contexte alarmant, le Premier ministre Ariel Henry a été contraint de démissionner de Porto Rico, empêché par des gangs de retourner au pays après sa participation à une mission au Kenya visant le déploiement d’une force de police soutenue par les Nations unies. Il a quitté Porto Rico pour rejoindre la Californie la semaine dernière.

De nombreux juristes ainsi que d’autres acteurs de la société haïtienne ont exprimé leur opposition à la création du Conseil présidentiel, préférant plutôt l’installation d’un président issu de la Cour de cassation pour mener la transition politique