Le président de l’ANAMAH félicite la DCPJ qui boucle plusieurs enquêtes criminelles, mais l’exhorte au respect scrupuleux de la loi…

Jean Wilner Morin, juge instructeur, president de l'ANAMAH...

PARIS, lundi 29 août 2022– Dans une interview exclusive accordée à RHINEWS, le président de l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH), le juge Jean Wilner MORIN salue le travail important que la Direction Centrale de la police judiciaire est en train de réaliser dans le cadre de la lutte contre la corruption, le trafic d’armes et de munitions qui représentent un danger à estomper.

Le mal fonctionnement des institutions, poursuit-il, occasionne des vides qu’il faut vite combler pour ne pas corriger l’inacceptable par l’irréparable.

Sous cette gouverne, le magistrat instructeur souhaite que la police judiciaire ne déborde pas les limites de la loi et ne se substitue point aux magistrats. Néanmoins, il réitère que la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) est dans une bonne dynamique et que son travail appréciable de la DCPJ mérite d’être valorisé tout en évitant des règlements de bas étages entre certains policiers affectés à la DCPJ et d’autres acteurs judiciaires.

« La Direction Centrale de la Police Judiciaire est l’expression scientifique de la justice dans le sens du retraçage des activités criminelles, elle ne travaille point pour son compte propre mais pour le compte des juridictions de poursuites et de jugements. En ce sens, elle a pour obligation de travailler en tant qu’auxiliaire, dans une posture hiérarchisée, en étroite collaboration avec les parquets et les tribunaux, dans le respect des lois républicaines » déclare le magistrat.

Il ajoute que, ‘‘la Direction Centrale de la Police Judiciaire n’est pas une instance de jugement, en tant qu’instance d’enquêtes et de poursuites, en matière de flagrance, sa compétence, son champ d’intervention a des limites parce qu’elle ne peut pas se substituer aux chefs des poursuites et autres officiers de police judiciaires en juridiction.’’

Toutefois, poursuit-il, ‘‘le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique ont pour devoir d’une part, de renfoncer considérablement la structure d’enquêtes et de discipline chargée du contrôle des magistrats en juridiction car cette structure n’existe actuellement que de nom, d’autre part, se donner un échéancier définitif pour finalement achever le processus de certification de tous les magistrats du système.’’

Selon le Magistrat instructeur Jean Wilner MORIN, « trop de magistrats paradent la toge et la toque entachées de corruption » !

Ces derniers mois, la DCPJ a transmis au parquet, autorité de poursuite, les rapports de plusieurs enquêtes criminelles. Cependant, les suites judiciaires se font toujours attendre.