PORT-AU-PRINCE, jeudi 25 juillet 2024 – Le Premier ministre Garry Conille a rencontré jeudi des responsables de plusieurs organismes clés de lutte contre la corruption et de surveillance. La réunion a inclus des représentants de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et du Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince.
L’appel à l’action de Conille fait suite à des soupçons de corruption impliquant la vente de carburant par le Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement (BMPAD) au cours de l’année passée. “Aujourd’hui, j’ai rencontré les responsables de l’ULCC, de la CSCCA, de l’IGF et du Commissaire du Gouvernement concernant de sérieux soupçons de corruption dans la vente de carburant par le BMPAD au cours de l’année passée. Je leur ai demandé de travailler ensemble pour mener une enquête rapide sur la mauvaise utilisation de plusieurs millions de dollars de fonds publics”, a déclaré le Premier ministre.
Le Premier ministre a souligné l’urgence de cette enquête, mettant en avant la nécessité d’un effort coordonné entre les agences impliquées pour assurer la responsabilité et la transparence.
Cependant, on ignore si aucune référence a été faite à la dilapidation des fonds du programme Petrocaribe, pour laquelle la CSCCA a rendu plusieurs rapports accablants indexant de nombreux anciens hauts fonctionnaires des administrations Préval, Martelly, Privert et Jovenel Moïse. Le programme Petrocaribe, créé en 2005, permettait à Haïti d’acheter du pétrole vénézuélien à des conditions de crédit avantageuses. Cependant, une grande partie des fonds générés par ce programme aurait été détournée ou mal utilisée, entraînant une perte colossale de ressources destinées au développement du pays.
Ce dernier développement survient dans un contexte de surveillance publique accrue et de demandes de plus en plus pressantes pour une plus grande responsabilité des opérations gouvernementales, notamment à la lumière des scandales récents. Le scandale actuel a éclaboussé trois conseillers-présidents éminents : Emmanuel Vertilaire, Louis Gérald Gilles et Smith Augustin. Ces individus sont accusés d’être impliqués dans diverses activités de corruption, ce qui intensifie encore davantage l’appel à des mesures rigoureuses de lutte contre la corruption et à la justice.
Le Directeur général de l’ULCC, Jacques Hans Ludwig Joseph, a confirmésur Radio Kiseya que l’institution a reçu des plaintes contre les conseillers présidentiels Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire, et Smith Augustin. Selon ces plaintes, ils auraient réclamé 100 000 gourdes au président sortant du Conseil d’administration de la BNC pour le maintenir en poste. Le dossier est en cours de traitement, a précisé le numéro I de l’ULCC.
Alors que le public haïtien attend avec impatience les résultats de cette enquête, l’espoir demeure pour une transparence accrue et une responsabilité renforcée dans la gestion des fonds publics.