NEW-YORK, lundi 23 septembre 2024- Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a rencontré Garry Conille en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Les deux dirigeants ont également participé à une réunion du groupe consultatif de l’ONU sur Haïti, au cours de laquelle Trudeau a réitéré son appel à une aide humanitaire cruciale pour Haïti, pays en proie à une crise de gangs depuis plusieurs années.
Lors de son discours à cette réunion de haut niveau, Trudeau a exhorté les dirigeants mondiaux à s’unir pour élaborer un plan sérieux et immédiat pour répondre aux besoins humanitaires du peuple haïtien, pris au piège dans la violence, la faim et l’instabilité politique. Il a déclaré : « Nous devons nous assurer que chacun, en particulier la prochaine génération d’Haïtiens, se voie offrir un avenir meilleur et plus prometteur. »
Garry Conille a pris ses fonctions en 2024, après le départ d’Ariel Henry, dans un contexte de soulèvements de violence alimentée par les gangs. Amina Mohammed, la Secrétaire générale adjointe de l’ONU, a rappelé que les gangs semaient le chaos, rendant les communautés vulnérables encore plus faciles à exploiter. Un rapport de l’ONU publié en juin a indiqué que près de 580 000 personnes avaient été déplacées et que le pays faisait face à de graves pénuries de nourriture, d’eau, d’abris et de soins médicaux.
Haïti n’a pas organisé d’élections depuis 2016, mais le pays a récemment amorcé des démarches en vue d’un nouveau scrutin, avec la mise en place d’un conseil électoral provisoire. Lors de sa rencontre avec Trudeau, Conille a indiqué que le pays se préparait à des élections possiblement en 2026.
Trudeau a appelé les autres dirigeants à soutenir le gouvernement de transition tout en avertissant que le statu quo ne pouvait perdurer. Il a également répété les appels qu’il lance depuis deux ans, demandant à davantage de pays de sanctionner les élites politiques et économiques haïtiennes qui facilitent l’anarchie orchestrée par les gangs.
Il a ajouté que les officiers de police kenyans, à la tête d’une mission internationale controversée en Haïti, devaient bénéficier de plus de soutien dans leurs efforts pour éradiquer les gangs. Bien que cette mission ait suscité des critiques en Haïti, l’ONU affirme qu’elle est nécessaire pour stopper la violence et limiter l’acheminement des armes vers d’autres pays caribéens.
De son côté, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré que, bien que le Canada soit fortement engagé dans la réponse à la crise humanitaire, sécuritaire et politique en cours, il n’enverrait pas de troupes sur le terrain. Le Canada continuera toutefois à fournir un soutien financier.
« Ce qui se passe en Haïti est clairement catastrophique, » a affirmé Joly. « Nous voyons les chiffres, et trop d’enfants innocents, de femmes et d’hommes font face à la famine et à de graves problèmes de malnutrition. »
L’ambassadeur du Canada auprès des Nations Unies, Bob Rae, a ajouté que, bien que certains progrès aient été réalisés récemment, la situation reste choquante. Après une récente visite en Haïti, il a constaté que « la situation est mauvaise, très mauvaise ».
En marge de ces réunions, Trudeau a également rencontré Malala Yousafzai, lauréate du prix Nobel de la paix, avant de participer à un déjeuner de travail avec le chancelier allemand Olaf Scholz.
Plus tard dans la journée, le Premier ministre canadien devait également apparaître dans l’émission américaine « The Late Show with Stephen Colbert » pour une discussion d’un tout autre genre.
Trudeau est arrivé à New York dimanche pour prendre part au Sommet pour l’avenir, où il a exhorté les dirigeants à affronter ensemble les défis mondiaux. Ce sommet vise à réformer l’ONU, revitaliser le multilatéralisme et trouver des solutions aux nouveaux défis auxquels l’institution mondiale est confrontée.
Un « Pacte pour l’avenir », un document de 42 pages visant à répondre aux défis mondiaux du 21e siècle, a été approuvé au début du sommet de deux jours, précédant la 78e Assemblée générale de l’ONU. Ce pacte a fait l’objet d’une résistance de la part de pays comme la Russie et l’Arabie saoudite, qui s’opposaient à certains termes, notamment concernant le changement climatique et la réforme des institutions financières internationales.
Malgré ces oppositions, l’adoption du pacte a apporté un certain optimisme, alors que l’instabilité géopolitique croissante jette une ombre sur l’Assemblée générale.
Cet article de Kelly Geraldine Malone a été publié initialement en Anglais sur: https://torontosun.com/news/national/trudeau-to-meet-with-haitis-acting-prime-minister-in-new-york