Le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens appelle à une réponse urgente à l’escalade de la violence des gangs…

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PORT-AU-PRINCE, mercredi 30 octobre 2024– Dans un communiqué , le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens (PFSDH) a exprimé ses profondes inquiétudes face aux ravages perpétrés par la violence des gangs en Haïti. Exprimant son alarme quant aux souffrances endurées par les citoyens de toutes les couches sociales, le Parti Fusion appelle à une action immédiate et à l’unité des Haïtiens pour faire face à cette crise qui se prolonge depuis des années et ne montre aucun signe d’apaisement.

Le PFSDH rapporte que les groupes criminels ont semé le chaos à travers le pays, forçant des centaines de femmes, d’hommes, d’enfants et de nourrissons à fuir leurs maisons pour se réfugier dans des écoles, des églises, et sur des places publiques. Ces gangs continuent de brûler des habitations, de chasser les résidents avec des tirs, et de contrôler plusieurs quartiers autour de Port-au-Prince. Les zones touchées incluent Bel Air, Martissant, Carrefour-Feuilles, Carrefour, Bas-Delmas, Croix-des-Bouquets, Tabarre, La Plaine, Canaan, Gressier, Cabaret, et Arcahaie. La crise s’est également étendue dans le Bas-Artibonite, où un massacre récent à Savien a fait plus de 100 victimes. Malgré l’urgence de la situation, le PFSDH affirme que le gouvernement haïtien, dirigé par un exécutif bicéphale, a échoué à contenir cette insécurité croissante, laissant la nation vulnérable à une violence accrue.

Selon le Parti Fusion, cette crise, qui dure depuis plus de cinq ans, s’intensifie chaque jour davantage, plongeant le pays tout entier dans la tourmente. Malgré des années d’analyse et de propositions pour résoudre ce problème, les leaders du PFSDH ressentent une inquiétude grandissante, notamment face aux allégations d’ingérence étrangère auprès des chefs de gangs. Le parti souligne que certaines entités étrangères, aux côtés de politiciens et d’élites haïtiens, auraient noué des relations avec des chefs de gangs. Cette dynamique s’est manifestée en février 2024, lorsque des gangs ont orchestré un blocus de l’aéroport international, prétendument à la demande de factions politiques visant à renverser le Premier ministre Ariel Henry. L’incident a conduit à la mise en place d’un nouvel exécutif de neuf membres, soutenu à la fois par des intérêts locaux et internationaux.

Le PFSDH exprime sa déception face au manque de résultats de cette « solution » haïtiano-internationale, malgré le soutien de la Mission de Soutien Multinational (MSM), composée de 332 policiers venus du Kenya, de la Jamaïque, et des Bahamas, qui ont reçu véhicules blindés, armes et munitions. Le Parti Fusion soutient que depuis l’arrivée de la MSM, la population haïtienne est témoin d’une série de scandales politiques et de luttes de pouvoir au sein du gouvernement, alors que le quotidien des citoyens devient de plus en plus insupportable. Le PFSDH souligne également la désunion au sein du gouvernement haïtien et sur la scène internationale, où les nations étrangères observent la crise haïtienne sans apporter d’aide significative.

En plus des problèmes internes, le PFSDH s’alarme de l’incapacité du gouvernement haïtien à négocier avec la République Dominicaine concernant les conditions des rapatriements. Plus de 30 000 Haïtiens ont déjà été rapatriés durant le mois d’octobre, sans qu’aucune mesure concrète n’ait été prise par les autorités haïtiennes pour remédier à cette situation. Parallèlement, les gangs continuent d’étendre leur territoire, laissant les habitants de Solino, Cabaret, Arcahaie et de l’Artibonite dans une situation critique, face à l’inaction des autorités.

Face à ces crises, le PFSDH déclare : “trop, c’est trop.” Il appelle le peuple haïtien à s’unir dans un grand mouvement patriotique de transformation nationale. Le parti enjoint les partis politiques crédibles, la société civile, les organisations religieuses (catholiques, protestantes et vaudouisantes), les intellectuels, les jeunes, les paysans et les universités à se rassembler pour sauver Haïti de la mauvaise gouvernance et des luttes de pouvoir. En établissant une stabilité politique, le PFSDH estime qu’Haïti pourrait enfin s’engager sur la voie du développement économique et social. Cette unité, selon eux, est la seule voie pour raviver l’espoir au sein de la nation et encourager la jeunesse haïtienne à construire leur avenir sur la terre que leurs ancêtres leur ont léguée.