PORT-AU-PRINCE, jeudi 12 décembre 2024– Le Parti Fusion des Sociaux-démocrates Haïtiens (PFSDH) a exprimé sa consternation après la tragédie survenue à Wharf Jérémie, où près de deux cents personnes âgées ont été tuées par le puissant chef de gang Micanord. Ces victimes ont été accusées à tort d’être responsables des malheurs de l’enfant de ce dernier, un acte qui illustre tragiquement la banalisation de la vie humaine dans un pays où la violence et l’insécurité alimentées par des gangs armés plongent la population dans une terreur constante.
Le PFSDH a souligné dans son communiqué que “cette situation, profondément affligeante, est un indicateur grave de ce que la vie humaine est banalisée, réduite à sa plus vile expression, dans ce pays où les bandits armés sèment la terreur avec une détermination déconcertante”.
Cet incident à Wharf Jérémie s’inscrit dans un contexte de violence généralisée, déjà observée dans d’autres régions du pays. Le massacre de Petite Rivière de l’Artibonite, où environ soixante-dix personnes, dont trois bébés, ont été tuées par des bandits, fait écho à d’autres exactions similaires, incluant des kidnappings et des crimes de masse dans divers quartiers de la capitale et au-delà. Le PFSDH dénonce la situation en déclarant que “la spirale de violence, cette situation d’extrême turbulence, marquée par une crise politique et sécuritaire sans précédent, nous donne le sentiment que l’État a failli et que la population est livrée à elle-même”.
Dans ce contexte, le PFSDH considère que la souveraineté nationale est gravement ébranlée, et que les valeurs de démocratie, de justice sociale et de progrès semblent s’éloigner. Cependant, le PFSDH refuse que “l’entêtement et la puissance des forces du mal” soient utilisés comme prétexte au “désespoir et à l’inaction”. Le Parti appelle donc à un sursaut collectif, exhortant le peuple haïtien à reprendre en main son destin avec l’appui de la communauté internationale. Le PFSDH indique que “ce peuple, malgré la dureté des temps que nous vivons, a su garder son enthousiasme de vivre et sa foi dans l’avenir”.
Cette aide doit être concrétisée par des mesures fermes et efficaces, notamment l’arrêt de l’approvisionnement des gangs en armes et munitions, la levée de l’embargo sur les équipements nécessaires pour les forces de l’ordre haïtiennes et le renforcement du contrôle de la frontière haïtiano-dominicaine ainsi que des ports maritimes, afin d’empêcher les gangs de recevoir des renforts extérieurs. Comme le souligne le PFSDH, “l’inhumaine domination, perpétuée depuis ces cinq dernières années par les gangs armés, sur les couches populaires nationales, serait révolue.”
Selon la Fusion, “une telle approche permettrait de mettre fin à la domination inhumaine des gangs armés, qui ont maintenu la population dans un état de souffrance et de soumission pendant trop d’années. Le peuple haïtien, malgré les difficultés actuelles, a su garder sa foi en l’avenir et son enthousiasme de vivre. Il est donc essentiel de lui redonner les moyens de récupérer ses droits légitimes en tant que composante pleine et entière de la nation.”