Le parti EDE remet en question la légitimité du processus de réforme constitutionnelle piloté par le Groupe de Travail coordonné par Jerry Tardieu…

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PORT-AU-PRINCE, vendredi 3 janvier 2025– Dans une lettre adressée à M. Jerry Tardieu, ancien député de Pétion-Ville et coordonnateur du Groupe de Travail sur la Constitution, le parti politique Les Engagés pour le Développement (EDE) a exprimé de vives préoccupations concernant le processus de réforme constitutionnelle actuellement en cours en Haïti. Cette réforme, qualifiée de cruciale pour l’avenir du pays, est entachée, selon le parti, par un manque de crédibilité et de légitimité des institutions qui la pilotent.

Dans ce courrier, signé par Claude Edouard, secrétaire général du parti EDE, les auteurs saluent “l’engagement de longue date” de Jerry Tardieu sur les questions constitutionnelles et reconnaissent son rôle dans la coordination des travaux du Groupe. Toutefois, ils dénoncent un cadre institutionnel marqué par des failles graves, pointant notamment du doigt le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). “Le pouvoir de transition, dirigé par un Conseil décrié, impopulaire et contesté, n’a ni la crédibilité ni la légitimité pour engager le pays dans une réforme constitutionnelle aussi cruciale”, affirme la lettre.

L’une des préoccupations majeures soulevées par EDE concerne la présence de trois membres du CPT inculpés dans le cadre d’un scandale de corruption portant sur 100 millions de gourdes. Ces conseillers, qui selon l’article 2 du décret créant le CPT auraient dû être écartés dès leur inculpation, continuent de siéger. “Ils restent en poste grâce à la solidarité et à la complicité des six autres membres non inculpés”, dénonce le parti, précisant que cette situation “entache la crédibilité du processus de transition et fragilise également les travaux du Groupe de Travail sur la Constitution.”

Le parti EDE estime qu’il est impossible d’arriver à un consensus sur la révision constitutionnelle ou sur un calendrier électoral tant que cette situation persiste. “La présence des conseillers inculpés constitue une entrave majeure à tout progrès réel et renforce le climat de défiance envers les institutions de la transition”, ajoute-t-il.

EDE propose une solution pour rétablir la confiance des acteurs politiques et sociaux : la mise à l’écart immédiate des conseillers inculpés. “Cette exigence est largement partagée par la majorité des parties prenantes”, précise la lettre, soulignant l’urgence d’une action pour débloquer la situation.

EDE exhorte Jerry Tardieu à prendre en compte ces préoccupations dans ses réflexions et dans le rapport final du Groupe de Travail sur la Constitution. “Nous espérons que ces préoccupations trouveront écho et contribueront à restaurer un minimum de crédibilité dans ce processus si important pour notre pays”, conclut la lettre.