Le parquet de Port-au-Prince appelé à constater que l’église épiscopale n’est pas concernée par l’affaire du container d’armes et de munitions dédouanés en son nom…

Vue de l'Eglise episcopale d'haiti...

PORT-AU-PRINCE, samedi 23 juillet 2022– Eclaboussée par le scandale du container d’armes et de munitions dédouané en son nom, l’Eglise épiscopale d’Haïti continue de clamer son innocence dans cette affaire.

Dans une requête au commissaire du gouvernement intérimaire de Port-au-Prince, Jacques Lafontrant, les avocats de l’Eglise épiscopale, informent de la volonté de l’institution ecclésiale de se porter partie civile dans tout procès à intervenir dans cette affaire, soulignant que le nom de leur client a été associé à tort à ce dossier.

« L’Église Épiscopale d’Haïti du fait de l’utilisation de son nom par les malfrats dans ce dossier criminel a subi d’énormes préjudices et souhaite apporter sa collaboration et l’expertise de son cabinet d’avocats à toutes les phases de la procédure pour que toute la lumière soit faite sur cette question ; Il y va de sa réputation, de son prestige et de sa dignité », lit-on dans cette requête signée par les avocats Jean Garry Rémy, Samuel Madistin et le père Jean Mardoché Vil, président du comité permanent de l’église épiscopale.

Les avocats demandent au chef du parquet de constater, au vu du dossier, que l’exposante, n’est pas concernée par l’importation de ces objets prohibés en Haïti et n’a entrepris aucune démarche de dédouanement ; qu’elle est donc une victime de ces actes criminels.

Madistin et Rémy demandent au commissaire de donner acte à l’exposante de sa volonté de collaborer avec la justice haïtienne pour que toute la lumière soit faite sur ce dossier et donner également acte à l’exposante de sa déclaration de se porter partie civile dans tout procès à intervenir dans le cadre de cette affaire.

Selon les avocats, ‘‘la position de l’Église est claire, catégorique et sans équivoque : L’Église Épiscopale d’Haïti n’a aucune commande de containers et n’a entrepris aucune démarche de dédouanement de containers à la douane de Port-au-Prince et n’attend l’arrivage d’aucun produit en provenance de l’étranger pour aucune de ses institutions diocésaines.’’

Ils précisent également que ‘‘cette position de l’Église est confirmée par le Ministère des Cultes, la seule institution étatique chargée de recevoir les demandes de franchise des institutions religieuses, de les traiter avant de les acheminer au Ministère des Affaires Etrangères (MAE) qui se charge de les faire parvenir au Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) pour que la franchise soit octroyée avant toute démarche de dédouanement.’’

Ils soulignent que le directeur du Ministère des Cultes Me Yvens Souffrant, a déclaré lors d’une interview sur radio Caraïbes : « la procédure de demande de franchise pour les institutions religieuses passent obligatoirement par le Ministère des Cultes avec une lettre de demande de l’institution concernée, le Ministère a le spécimen de signature de toutes les personnes autorisées par les institutions religieuses à produire de telles demandes, le dossier doit comporter le quitus à jour, le parking liste des produits pour lesquels on demande franchise. Je n’ai pas trouvé la trace du dossier dans lequel on cite le nom de l’Église Épiscopale au Ministère. Il n’y a pas de demande franchise pour ces containers ».

 

Ils estiment que les journalistes ayant réalisé l’interview, Pierre Renel René et Guerrier Dieuseul, peuvent, au besoin, témoigner pour certifier l’authenticité des déclarations rapportées ici, déclarations faites par le Directeur Général du Ministère des Cultes et qui sont versées dans le débat public.

« Aucune loi en Haïti n’empêche la justice de recueillir le témoignage de journalistes professionnels dans le traitement d’un dossier criminel », déclarent-ils.

Au moins trois personnes, dont Gina Jean-Louis Rolls et Lovenie Louis-Jean ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire.