“Le gouvernement haïtien prendra toutes les dispositions nécessaires pour accueillir les Haïtiens déportés par les États-Unis,” déclare Smith Augustin

Smith Augustin, conseiller-president, membre du CPT...

MIAMI, FL, lundi 27 janvier 2025 – Le conseiller-président, Smith Augustin, a affirmé que le gouvernement haïtien se préparait activement à faire face à une éventuelle vague de déportations massives d’Haïtiens par l’administration Trump. Lors d’une interview au Réseau Haïtien de l’Information (RHINEWS), il a souligné l’importance d’assurer un accueil digne et respectueux des droits humains pour les ressortissants concernés.

« Nous ne pouvons pas empêcher un État souverain comme les États-Unis d’expulser nos compatriotes vivant sur son territoire, mais nous devons veiller à ce que ces déportations soient réalisées dans le respect des droits des déportés et des lois internationales régissant la matière », a déclaré M. Augustin.

Augustin a reconnu que les conditions socio-économiques difficiles en Haïti avaient poussé de nombreux compatriotes à quitter le pays. Il a souligné qu’il était de la responsabilité du gouvernement de transition de mettre en place les moyens nécessaires pour accueillir ces personnes de manière humaine et leur offrir un soutien adapté pour reconstruire leur vie.

Selon M. Augustin, des efforts diplomatiques seront entrepris pour coordonner avec les autorités américaines une gestion efficace des opérations de déportation. Il a également assuré que le gouvernement travaillait à rétablir la paix et la sécurité en Haïti afin de créer des conditions favorables pour que les Haïtiens puissent rester chez eux, vivre en toute quiétude et subvenir dignement à leurs besoins.

Lors d’une interview distincte, Byron Donalds, député républicain représentant le 19e district de Floride au Congrès américain, a abordé des questions liées à l’immigration aux États-Unis, en insistant sur la nécessité de rétablir l’ordre et de revoir en profondeur le système migratoire. Selon lui, les politiques migratoires adoptées sous la présidence de Joe Biden auraient permis l’entrée massive de 10 à 15 millions de personnes, ce qui aurait submergé les infrastructures des villes et des États. « Cela a débordé chaque ville, chaque État. Nous n’avons pas les moyens de supporter ce fardeau en plus des autres dépenses publiques que nous devons couvrir », a-t-il déclaré.

Pour Donalds, la solution consiste à renvoyer un grand nombre de ces personnes dans leur pays d’origine. Il a toutefois reconnu qu’un plan précis pour ces expulsions n’avait pas encore été établi, affirmant qu’il reviendrait aux responsables compétents, notamment la secrétaire désignée Nuland et Tom Holman, d’élaborer une feuille de route détaillée.

Le député a également évoqué les cas spécifiques des migrants haïtiens, soulignant que la situation chaotique en Haïti nécessitait une attention particulière. « Haïti est un cas spécial en raison de l’effondrement du gouvernement et des troubles dans le pays. Une évaluation spécifique sera menée pour certains migrants haïtiens, mais cela ne concernera qu’une minorité. La majorité devra retourner dans leur pays d’origine », a-t-il précisé.

En critiquant les politiques de l’administration Biden, Donalds a accusé cette dernière d’avoir élargi de manière excessive les programmes tels que le statut de protection temporaire (TPS) et les demandes d’asile, violant ainsi les lois fédérales existantes. Selon lui, ces programmes ont mis les migrants dans des situations précaires et surchargé les infrastructures locales, notamment les écoles et les hôpitaux, dans des villes comme New York, Denver, Chicago et Los Angeles.

Face à ces défis, le gouvernement haïtien s’efforce de mobiliser les ressources nécessaires pour accompagner ses citoyens. La ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, J.E. Katia Verdier, a déclaré : « Ayisyen yo pa pitimi san gadò. Nous nous engageons à les accueillir et à les soutenir. » En tournée aux États-Unis, Mme Verdier a rencontré des autorités consulaires haïtiennes et des organisations communautaires pour discuter de la situation des Haïtiens ciblés par les mesures de déportation de l’administration Trump.

Elle a indiqué qu’elle travaillait à renforcer les mécanismes permettant aux Haïtiens expatriés de participer aux prochaines élections, tout en espérant que les organisations communautaires apporteront un soutien juridique et psychologique aux déportés. « Ces compatriotes doivent être accompagnés dans leurs démarches légales et dans leur réinsertion en Haïti », a-t-elle ajouté.

Alors que les tensions autour des politiques migratoires américaines continuent de croître, le gouvernement haïtien s’engage à répondre à cette crise avec dignité et à renforcer les conditions de vie dans le pays pour limiter l’exode de ses citoyens.