PORT-AU-PRINCE, mardi 17 décembre 2024– Dans un contexte marqué par l’insécurité croissante et ses impacts désastreux sur l’économie informelle, le Premier ministre haïtien, Alix Didier Fils-Aimé, a rencontré ce mardi 17 décembre 2024 une délégation de l’organisation Rasanbleman Madan Sara DAyiti (RAMSA). Cette rencontre, tenue à Port-au-Prince, visait à établir un dialogue constructif avec ces commerçantes, symboles de résilience, dont les activités sont décapitalisées par les violences qui secouent la région métropolitaine.
Saluant le rôle essentiel des Madan Sara dans l’économie nationale, le Premier ministre a déclaré : « Vous êtes la colonne vertébrale de notre économie populaire. Votre courage et votre détermination à faire face à l’adversité inspirent la nation entière. » Il a rappelé que le gouvernement entend agir de manière concrète pour leur offrir des solutions adaptées à leurs besoins, en facilitant l’accès au crédit et en renforçant les échanges avec les producteurs locaux. L’objectif est de redonner aux Madan Sara les moyens de redynamiser leurs activités tout en valorisant la production nationale.
Le Premier ministre a également annoncé qu’Haïti participera au Salon Mondial de l’Agriculture en France, prévu du 22 février au 4 mars 2025. Cette initiative, réalisée en partenariat avec la RAMSA, permettra de promouvoir à l’échelle internationale les produits agricoles haïtiens et de mettre en lumière le rôle fondamental des Madan Sara dans la chaîne économique.
Les représentantes de la délégation ont fait part de leurs profondes inquiétudes face aux défis quotidiens qu’elles rencontrent, notamment les pertes engendrées par l’insécurité et les difficultés d’écoulement de leurs produits. « Nous ne pouvons pas continuer à travailler sous la menace constante de la violence et des pertes économiques », a déclaré une responsable de RAMSA. Prenant acte de ces préoccupations, le Premier ministre s’est engagé à agir rapidement pour répondre à leurs attentes, ajoutant : « Je mesure pleinement les défis que vous traversez. Le gouvernement est résolu à agir rapidement et efficacement pour y apporter des solutions durables. »
“Cette rencontre illustre la volonté des autorités de valoriser ces commerçantes et de renforcer leur résilience face à une insécurité persistante. Cependant, la violence imposée par des groupes armés comme Viv Ansanm continue de paralyser leur activité. Ce climat de peur a des effets dévastateurs non seulement sur le commerce informel, mais aussi sur l’ensemble des secteurs économiques du pays.”
L’impact de cette violence est particulièrement visible dans le secteur informel, déjà sinistré par les crises successives. Les Madan Sara, véritables piliers de l’économie populaire, sont au bord du précipice, et leur incapacité croissante à travailler librement met en péril la survie de milliers de familles. Si les promesses du gouvernement ne sont pas suivies d’actions immédiates et concrètes, le pays risque de s’enfoncer davantage dans une crise sociale et économique dont les répercussions seront difficiles à surmonter.