SAINT-DOMINGUE, mardi 16 avril 2024 – L’organisation dominicaine de défense des droits humains, Movimiento Reconocido (Mouvement Reconnu), dénonce fermement une série de raids menés par des agents de la Direction générale des migrations (DGM) contre plusieurs communautés de la République dominicaine le 15 mars dernier.
Ces actions ont été marquées par des perquisitions sans mandat, des arrestations arbitraires, et des actes de violence, notamment des passages à tabac et des actes de torture.
Selon l’organisation, les Dominicains d’origine haïtienne ont été particulièrement ciblés, en violation de la Constitution, de la loi sur les migrations et d’un protocole d’expulsion binational.
Movimiento Reconocido souligne que ces actions ont suscité une indignation généralisée et ont engendré des appels à une enquête approfondie pour garantir le respect des droits de l’homme pour tous, quelles que soient leur origine ethnique ou leur nationalité.
Les rapports révèlent que les agents de la DGM ont agi avec une brutalité sans précédent, dépassant les limites de la légalité et de l’humanité. Des citoyens dominicains d’origine haïtienne, y compris des femmes enceintes, des personnes âgées et des mineurs, ont été pris pour cible, victimes d’un profilage racial manifeste.
‘‘Ces actions violent non seulement la Constitution dominicaine et la loi 285-04 sur les migrations, mais également les accords internationaux relatifs aux droits de l’homme’’, soutient le mouvement.
Selon Movimiento Reconocido, les récits des victimes décrivent un tableau d’horreur et d’injustice. Des personnes ont été arrêtées sans discernement, dépouillées de leurs biens, et même soumises à des actes de violence physique. Des agents cagoulés ont brisé des portes, terrorisant les habitants endormis et laissant derrière eux un sillage de traumatisme et de destruction.
Face à ces violations flagrantes des droits de l’homme, la communauté demande des comptes au gouvernement dominicain. Les appels à mettre fin à ces politiques racistes et illégales de persécution et de répression contre les Noirs dans le pays se multiplient. La société exige que les responsables de ces atrocités soient traduits en justice, affirmant que l’inaction ne peut être tolérée dans une nation qui se prétend respectueuse de l’État de droit.
Malgré la terreur infligée par les agents de la DGM, Movimiento Reconocido souligne la résilience et la solidarité des communautés touchées. Des actes de compassion et de soutien, tels que la médiation d’un prêtre catholique pour la libération de certains détenus, témoignent de la force de la volonté humaine face à l’oppression.
Alors que les communautés d’El Seibo se remettent de ces attaques traumatisantes, la nécessité d’une action immédiate demeure pressante. La société civile exhorte le bureau du procureur général à prendre des mesures décisives pour garantir que justice soit rendue, et met en garde contre toute complicité des institutions dans ces violations des droits de l’homme.
Ces actes répréhensibles de la part des agents de la DGM ne doivent pas rester impunis. L’avenir de la démocratie et de la justice en République dominicaine dépend de la manière dont le gouvernement répond à ces crimes odieux. Récemment, le viol d’une adolescente de 14 ans, d’origine haïtienne, a secoué la République dominicaine, suscitant de nombreuses réactions de réprobation quant au comportement des agents de la DGM.