République dominicaine, mercredi 2 octobre 2024 – Le Conseil de Sécurité et de Défense Nationale, présidé par le Président de la République dominicaine, s’est réuni aujourd’hui pour discuter de la crise migratoire en provenance d’Haïti. Face aux résultats insuffisants de la Mission Multinationale de Soutien à la Police Haïtienne, dirigée par le Kenya, le gouvernement dominicain a décidé de mettre en place un vaste plan de rapatriement visant à expulser jusqu’à 10 000 migrants haïtiens par semaine.
Ce plan ambitieux a pour objectif « d’alléger la pression migratoire croissante ressentie dans plusieurs régions du pays ». En plus de cette mesure de rapatriement de masse, il inclut un « renforcement de la surveillance à la frontière », avec un déploiement accru de personnel et l’utilisation de technologies de pointe, telles que des drones et des systèmes de caméras, pour améliorer le contrôle des flux migratoires.
Le gouvernement dominicain s’est également engagé à « démanteler les réseaux de trafic humain facilitant l’entrée illégale de nombreux migrants ». Il assure que les rapatriements seront effectués « dans des conditions respectueuses des droits humains, en collaboration avec les autorités haïtiennes ». Le plan prévoit également une augmentation du personnel de la Direction Générale de la Migration, la formation continue des inspecteurs, ainsi que la construction et l’amélioration d’infrastructures adaptées à la gestion des retours massifs de migrants.
Selon le gouvernement, cette politique vise à « protéger la souveraineté nationale tout en respectant les droits fondamentaux des individus », dans un cadre de coopération régionale et internationale.
Toutefois, cette initiative révèle une certaine contradiction dans la posture du président Luis Abinader. Sur la scène internationale, il se présente régulièrement comme un défenseur des intérêts haïtiens, notamment lors de la 79e Assemblée des Nations Unies, où il a appelé à une action internationale pour stabiliser Haïti. Cependant, le gouvernement haïtien reste silencieux, laissant Abinader parler au nom d’Haïti sans aucune protestation face à ses ingérences. Pourtant, sur le plan national, les actions d’Abinader reflètent une politique sévère contre les migrants haïtiens, exacerbant les tensions migratoires à la frontière dominicaine.
Ce durcissement de la politique migratoire dominicaine suscite des craintes chez certains observateurs, qui y voient une stratégie plus vaste visant à aggraver la crise politique en Haïti, afin de faciliter un éventuel déploiement de troupes dominicaines sur le sol haïtien. Certains spéculent même sur l’existence d’un plan secret, élaboré conjointement par les présidents dominicain et kenyan, à l’insu des autorités haïtiennes, pour justifier une telle intervention militaire.