Le G-9 a mis le Bel-Air à feu et à sang une nouvelle fois : Les pertes en vies humaines et matérielles sont importantes

Photo: Evens Legrand/Une rue deserte du Bel-Air, apres l'attaque du 1er avril

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 2 avril 2021 –(RHInews)- Au moins cinq (5) morts par balles, une dizaine de maisons consumées dans des flammes, sans compter un nombre indéterminé de déplacés ; c’est le bilan toujours provisoire de l’attaque armée du groupe G-9 de Jimmy Cherizier (Barbecue) contre la population du Bel-Air (Port-au-Prince), durant toute la journée du 1e avril 2021.

Le cadavre d’un vieillard calciné à l’intérieur de sa maison incendiée également fait partie du nombre des victimes de ce nouveau raid punitif contre ce quartier populaire qui a déjà subi trois assauts répétés des hommes de Jimmy Cherizier en “symbiose” avec le pouvoir en place.

Une boulangerie située à la rue Monseigneur Guilloux a été également incendiée, ainsi qu’un salon de coiffure et d’autres petits commerces de la zone.

Les habitants du Bel-Air ont mis en cause le nommé “Ti Junior” et Barbecue dans cette nouvelle attaque meurtrière, déroulée dans l’indifférence certaine des autorités civiles et policières du pays.

Les deux précédentes attaques contre le quartier historique du Bel-Air remontaient au 31 août et au 19 septembre 2020, avec un bilan humain et matériel tout aussi considérable.

Lors de l’opération, dans un sauve-qui-peut général, chacun tentait de fuir dans toutes les directions pour échapper à la fureur des hommes armés du G-9 sous le commandement de Jimmy Cherizier qui fait l’objet, depuis plus de deux ans, d’un avis de recherche de la police nationale.

Des enfants, jeunes et vieillards couraient dans tous les sens. Une jeune femme choquée au pied pendant la débandade a été transportée à dos d’homme, tandis que les bandits armés tiraient des rafales dans tous les sens.

Il s’agit d’une autre action punitive contre les habitants du Bel-Air qui continuent de réclamer le respect de la constitution et le départ du pouvoir de Jovenel Moïse dont le mandat est arrivé à terme le 7 février dernier.

Les habitants du Bel-Air étaient déjà dans l’œil du pouvoir de facto en place pour avoir dénoncé la mauvaise gestion de Jovenel Moïse, lors d’une manifestation le 1e janvier dernier.

Dans sa version des faits, l’ancien policier Jimmy Cherizier a revendiqué l’attaque, arguant que les habitants du Bel-Air boycottent toutes ses activités y compris un concours de bandes de ‘’rara’’ qu’il prévoyait d’organiser dans le quartier du Bel-Air, durant la saison pascale.

Il tente d’expliquer l’attaque du 1e avril par une réaction à une attaque que sa bande aurait subie et qui aurait fait six (6) morts dans son camp.

Jimmy Cherizier promet d’autres représailles sur la population du Bel-Air.