NAIROBI, mercredi 5 juin 2024– Le déploiement d’une force internationale visant à rétablir l’ordre en Haïti continue de rencontrer des retards importants, avec une date d’arrivée toujours incertaine et de nouveaux doutes sur la mission, rapporte le Miami Herald.
Prévue initialement pour la fin du mois de mai, cette force doit également surmonter un nouveau défi juridique au Kenya, pays dont les agents de police sont censés diriger la mission. Un précédent défi juridique avait déjà contribué à retarder la mission de plusieurs mois, exacerbant la détérioration de la situation en Haïti.
En plus des obstacles juridiques, l’opération souffre d’un manque de financement, ayant obtenu seulement une fraction des 600 millions de dollars nécessaires. Par ailleurs, la confusion persiste sur la mission des policiers étrangers : doivent-ils affronter les gangs qui contrôlent de larges parties de Port-au-Prince ou simplement protéger des infrastructures gouvernementales clés comme l’aéroport, le port maritime et le palais présidentiel ? Le président kényan William Ruto et d’autres responsables n’ont pas fourni de précisions, mais des sources indiquent que l’idée d’une force “statique” est de nouveau envisagée.
Une des raisons de cette hésitation pourrait être l’escalade de la violence sur le terrain, particulièrement depuis une flambée fin février. Selon une analyse d’InSight Crime, les retards prolongés permettent aux organisations criminelles de mieux se préparer à une intervention attendue comme étant féroce.
Le déploiement initial devait inclure entre 120 et 200 agents, sans davantage de détails fournis. Le Kenya s’était engagé à diriger la mission en octobre, promettant jusqu’à 1 000 officiers pour aider la police haïtienne à rétablir la sécurité. Des contributions supplémentaires de 1 500 officiers ont été promises par des pays partenaires tels que la Jamaïque, le Bangladesh et le Tchad.
Les forces devaient commencer à arriver le 23 mai, en coordination avec une visite de Ruto à la Maison Blanche. Le chef de l’État kényan avait déclaré que le déploiement aurait lieu environ trois semaines après cette date, mais aucune date n’a été fixée à ce jour.
Pendant ce temps, les gangs en Haïti continuent de renforcer leur pouvoir, compliquant davantage la mission. Les gangs rivaux G9 et G-Pèp se sont unis pour former le groupe Vivre Ensemble, menant des attaques coordonnées contre les institutions de l’État, déplaçant des civils, saisissant des postes de police et consolidant le contrôle sur des zones stratégiques de Port-au-Prince.
source: Miami Herald