WASHINGTON, lundi 7 novembre 2022– Des chefs de gangs haïtiens pour leur implication présumée dans les enlèvements de citoyens américains en octobre 2021 au niveau de la plaine du Cul-de-Sac.

Le ministère américain de la Justice a déclaré lundi qu’il avait accusé trois citoyens haïtiens de “complot de prise d’otages” pour leur rôle dans l’enlèvement d’un groupe de missionnaires chrétiens près de Port-au-Prince l’année dernière.

Seize (16) missionnaires américains et un Canadien ont été enlevés en octobre 2021 par un puissant gang criminel connu sous le nom de ‘‘400 Mawozo’’ après avoir visité un orphelinat à l’est de la capitale haïtienne, ont indiqué les autorités locales.

Deux chefs de 400 Mawozo – Lanmo Sanjou, de son vrai nom de Joseph Wilson, et Jermaine Stephenson, également connu sous le nom de Gaspiyay – ont été inculpés, a indiqué le ministère américain de la Justice, ainsi que le chef du gang Kraze Baryè, Vitel’homme Innocent.

“Selon l’acte d’accusation, Innocent a collaboré avec ‘‘400 Mawozo’’ dans la prise d’otages”, a indiqué le département de la justice dans un communiqué, ajoutant que quatre autres citoyens haïtiens qui dirigent trois gangs distincts ont également été inculpés en relation avec deux autres enlèvements de citoyens américains en Haïti.

Pendant ce temps, le Département d’État américain a offert une récompense pouvant atteindre 1 million de dollars chacun pour les informations qui conduiront à l’arrestation ou à la condamnation de Sanjou, Stephenson et Innocent. Les trois hommes seraient toujours en Haïti, a indiqué le ministère de la Justice.

« Les États-Unis soutiennent les efforts de nos partenaires chargés de l’application des lois haïtiennes qui cherchent à faire respecter l’État de droit en Haïti et à lutter contre le crime organisé transnational qui continue d’être un facteur déterminant dans l’aggravation de la situation humanitaire et sécuritaire », a déclaré le secrétaire d’État Antony Blinken dans une déclaration annonçant la récompense.

“Ces actions font partie de l’engagement des États-Unis à soutenir le peuple haïtien alors qu’il supporte le poids de la crise.”

Cette décision de la justice américaine arrive au moment où Washington est en train de faire pression sur certains acteurs politiques sur le terrain qu’il accuse de supporter les gangs armés et d’implication présumée dans le trafic de la drogue.

L’administration du président américain Joe Biden a annoncé une série de mesures qui, selon elle, visent à lutter contre l’insécurité en Haïti.

La semaine dernière, les États-Unis et le Canada ont sanctionné deux politiciens haïtiens pour leur implication présumée dans la violence des gangs et le trafic de drogue.

Les principaux concernés jusqu’ici par ces mesures, Youri Latortue et Joseph Lambert, respectivement ancien président du Sénat et actuel président du Sénat, ont qualifié les sanctions canadiennes et américaines d’actes politiques visant a leur faire fléchir sur leur position notamment sur le déploiement de troupes étrangères en Haïti.

Ils ont annoncé leur intention de porter cette affaire par devant la justice.