PORT-AU-PRINCE, dimanche 30 avril 2023- Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dénonce l’inaction des pouvoirs judiciaire et exécutif face aux graves menaces et intimidations dont font l’objet les magistrats Jean Wilner Morin et le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Chavannes Étienne.
Espérance affirme disposer d’informations fiables selon lesquelles, les deux magistrats sont soumis à d’énormes pressions ces dernières semaines.
Selon le défenseur des droits humains, “la seule faute commise par le doyen a.i de Port-au-Prince, c’est d’avoir distribué les dossiers de corruption impliquant la directrice de la Caisse d’Assistance Sociale (CAS) Edwine Tonton, protégée de Rosemila Petit-Frère, ex-mairesse d’Arcahaie et de Romel Bell, ex-directeur général de l’administration générale des douanes (AGD), protégé de Michel Martelly, ancien président haïtien. “
“Quant au magistrat Morin, son péché, c’est d’avoir accepté les deux dossiers et commencé à posé des actes dans le cadre leur instruction qui inquiètent des individus situés en haut lieu du pouvoir politique, craignant pour leur propre avenir”, déclare M. Espérance.
Selon lui, “les clans mafieux sont surpris de voir que des magistrats intègres s’attaquent à eux, et seraient en train d’exercer des pressions pour les porter à abandonner le traitement des des dossiers qui leur sont confiés afin de continuer de jouir de l’impunité totale érigée en système dans le pays.”
Pierre Espérances invite les organisations de la société civile à se solidariser avec les magistrats Morin, Étienne et tous les juges honnêtes du système judiciaire haïtien pour qu’ils continuent de mettre leurs compétences au service de la justice et de l’État de droit en Haïti.
Il dit souhaiter que le conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) prenne toutes les dispositions nécessaires en vue de sécuriser les magistrats en question et leurs familles.
“Pour que triomphent le droit et la justice en Haïti, il faut des magistrats compétents, intègres et indépendants qui n’appartiennent à aucun équipe de corrompus ou sanguinaires”, soutient Espérance.
Il déplore que nombreux juges aient été contraints ces dernières années, d’abandonner non seulement le traitement de dossiers qui leur ont été distribués, mais aussi le système judiciaire et leur carrière pour se réfugier à l’étranger.