Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) condamne les menaces contre les journalistes et réaffirme son soutien à la liberté de la presse…

Leslie Voltaire, president du Conseil Presidentiel de Transition (CPT)...

PORT-AU-PRINCE, mercredi 23 octobre 2024 – Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), présidé par Leslie Voltaire, a fermement condamné les récentes menaces de mort dirigées contre des journalistes haïtiens par des figures de gangs armés. Dans une déclaration publique, le CPT a réaffirmé son soutien inébranlable à la liberté de la presse, soulignant que cette liberté constitue un pilier fondamental de la démocratie haïtienne. « La liberté de la presse est sacrée et non négociable, » a déclaré Leslie Voltaire, en précisant que le CPT s’engage à défendre cette liberté essentielle avec la plus grande détermination. Il a qualifié les menaces contre les journalistes de « tentatives inacceptables d’intimidation » qui nécessitent une réponse ferme et concertée de la société haïtienne.

Ces déclarations surviennent alors que les menaces et violences envers les journalistes connaissent une recrudescence inquiétante dans le pays. Jimmy Cherizier, alias “Barbecue”, un ancien policier devenu chef de file de la coalition des gangs “Viv Ansanm”, a récemment ciblé quatre journalistes haïtiens en les désignant explicitement comme des cibles. « Ces journalistes sont nos ennemis et doivent payer pour leurs mensonges, » avait-il affirmé dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Lucner “Louko” Désir et Esaue César, animateurs de l’émission Matin Débat sur Radio Télé-Éclaire, ainsi que Gurrier Dieuseul et Johnny Ferdinand de Radio Télé-Caraïbes, ont été nommément menacés. Ces menaces s’inscrivent dans une stratégie visant à réduire au silence les médias indépendants et à contrôler le discours public par la terreur.

Le climat d’insécurité en Haïti ne cesse de se détériorer, accentuant les risques pour les journalistes, qui continuent de travailler dans un environnement marqué par l’impunité. Les agressions et menaces contre la presse restent rarement, voire jamais, sanctionnées, ce qui alimente un sentiment d’impunité généralisée. « L’inaction face aux crimes contre les journalistes équivaut à un abandon des principes démocratiques, » a dénoncé Voltaire, en appelant à une mobilisation nationale pour protéger la presse et défendre la liberté d’expression.

Dans sa déclaration, Leslie Voltaire a également souligné le courage des journalistes haïtiens qui, malgré les risques, continuent de rendre compte de la réalité du pays, parfois au péril de leur vie. « Nous devons soutenir sans réserve ceux qui persistent à informer avec vérité et intégrité, car ils sont les garants de la démocratie haïtienne, » a-t-il ajouté, en réaffirmant que le CPT ne reculera pas devant les menaces et les tentatives d’intimidation visant à museler la presse.

Malgré ces déclarations de soutien, les mots seuls ne suffisent pas à protéger les journalistes contre les dangers qu’ils affrontent quotidiennement. Il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour garantir la sécurité des professionnels de l’information et renforcer les mécanismes de justice face aux violations commises à leur encontre. La sécurité de la presse et, par extension, celle de la société tout entière, exige une réponse claire et efficace de l’État, appuyée par une volonté politique déterminée à faire respecter l’État de droit.

L’implication du CPT dans cette crise de la liberté de la presse sera jugée à l’aune de son efficacité à traduire ses engagements en actions concrètes pour garantir un environnement sûr pour les journalistes, essentiel à la survie d’une démocratie encore fragile en Haïti.