PORT-AU-PRINCE, mardi 28 mai 2024-Un mois après leur prise de fonction, les membres du Conseil Présidentiel de la CARICOM semblent se comporter comme des étrangers en Haïti. Selon Me Samuel Madistin, « ils ne donnent pas l’impression d’avoir mesuré le degré de souffrance du peuple haïtien » et se trompent totalement de priorité.
Madistin dénonce les dépenses extravagantes du conseil, telles que celles engagées pour la célébration du 18 mai, l’achat de véhicules et de meubles pour les conseillers. Il critique également l’annonce d’une enveloppe d’un milliard de gourdes pour des travaux d’assainissement dans une zone métropolitaine largement contrôlée par des gangs armés. « Aucune initiative n’est annoncée pour faire face à la violence des gangs, qui est pourtant la priorité des priorités pour le peuple haïtien », souligne-t-il.
Pour Madistin, l’utilisation de ces fonds aurait pu être plus stratégique. « Si un milliard de gourdes était utilisé pour renforcer les forces armées d’Haïti par un programme de recrutement massif et de formation intensive de jeunes soldats et le renforcement de l’armée en équipements appropriés, dans trois à quatre mois, le pays pourrait enregistrer des résultats spectaculaires dans la lutte contre la violence des gangs », propose-t-il. Toutefois, il regrette que ce ne soit pas la priorité du “Conseil Présidentiel de la CARICOM.”
Madistin va plus loin en accusant le conseil de vouloir mettre en place un nouveau gouvernement de facto pour négocier des avantages personnels. « Le Conseil Présidentiel de la CARICOM préfère tâtonner pour la mise en place d’un nouveau gouvernement de facto afin de mieux négocier des avantages personnels avec le premier ministre qui sera choisi », affirme-t-il.
Pour Madistin, le Conseil Présidentiel de la CARICOM prouve déjà qu’il n’est pas la solution à la crise que traverse Haïti. « Ils sont plus intéressés à se donner une retraite honorable qu’à prendre à bras le corps les problèmes du pays », critique-t-il sévèrement. En conclusion, il appelle à une action urgente : « Il faut dissoudre le Conseil Présidentiel de la CARICOM au plus vite avant qu’il ne soit trop tard. »
Les propos de Me Samuel Madistin reflètent une frustration croissante face à un conseil présidentiel perçu comme inadapté et déconnecté des réalités du terrain en Haïti. La priorité, selon lui, doit être de lutter contre la violence des gangs et de répondre aux véritables besoins du peuple haïtien.