PORT-AU-PRINCE, dimanche 16 juin 2024– La situation en Haïti continue de se détériorer à un rythme alarmant, marquée par une instabilité politique croissante et un chaos exacerbé par l’escalade de la violence des gangs armés. Ces derniers mois, la population haïtienne est prise en étau entre les affrontements meurtriers des gangs et les opérations de sécurité menées par les forces nationales, qui elles-mêmes subissent des pertes tragiques. La crise sécuritaire a atteint un niveau critique, nécessitant une réponse urgente de la communauté internationale.
Vendredi prochain, le Conseil de sécurité des Nations Unies se réunit en session privée pour discuter de la situation en Haïti. L’Équateur et les États-Unis, coparrains du dossier, ont demandé cette réunion afin de faire le point sur le déploiement envisagé d’une mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) dans le pays. Cette initiative vise à renforcer les capacités locales et à stabiliser un environnement de plus en plus chaotique.
Cependant, la mise en œuvre de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en Haïti est confrontée à des défis significatifs, notamment des obstacles d’ordre constitutionnel concernant le déploiement de policiers kényans à l’étranger. En effet, le choix du Kenya pour diriger cette mission est entaché par des contestations juridiques internes, illustrant les complexités politiques et légales auxquelles doit faire face cette initiative internationale cruciale.
Répondant à une escalade de violence des gangs armés et à une instabilité politique croissante en Haïti, la MMAS est projetée dans l’opinion publique comme un ‘‘espoir’’ pour restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays. Cependant, le recours en justice récent déposé par un parti d’opposition au Kenya a retardé à plusieurs reprises le déploiement initial prévu pour le mois de mai. Cette contestation judiciaire met en lumière les préoccupations constitutionnelles et les considérations politiques internes qui compliquent le processus de déploiement.
Le gouvernement kényan, tout en soutenant l’engagement international envers Haïti, doit naviguer avec précaution à travers les exigences légales nationales. Le débat autour de la légalité du déploiement de forces de police à l’étranger souligne l’importance du respect des procédures juridiques internes, tout en répondant aux besoins urgents de sécurité et de protection des civils en Haïti.
Dans ce contexte, la MMAS reste en attente de la résolution de ces défis juridiques internes au Kenya avant de pouvoir pleinement opérer sur le terrain.
Les nouvelles autorités haïtiennes, tout en reconnaissant l’urgence de la situation, doivent naviguer à travers un paysage politique complexe, fragile et fragmenté.
Malgré les défis persistants, les préparatifs pour accueillir la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en Haïti se poursuivent, avec des initiatives significatives telles que la construction d’une base. Cette base, parmi d’autres mesures préparatoires, vise à renforcer les capacités logistiques et opérationnelles nécessaires pour soutenir la mission.