Le Congrès des Etats-Unis conditionne l’aide américaine à Haïti par la mise en place d’un pouvoir légitime ou d’un gouvernement transitoire représentatif de la société haïtienne…

CONGRES DES ETATS-UNIS

Washington, vendredi 11 mars 2022– Le Congrès des Etats-Unis a adopté jeudi un programme de dépenses (omnibus spending bill) de 1,5 trillion de dollars qui finance l’action du gouvernement fédéral jusqu’à la fin septembre, date marquant la fin de l’année fiscale en cours.

Votée à la Chambre des représentants et au Sénat, cette loi prévoit une aide massive de 14 milliards de dollars pour l’Ukraine et des fonds pour Haïti.

Cependant, « les fonds alloués par cette loi pour l’aide à Haïti ne peuvent être mis à la disposition du gouvernement central d’Haïti que si le secrétaire d’État certifie et rapporte aux commissions compétentes du Congrès qu’un nouveau président et un nouveau parlement ont pris leurs fonctions après des élections libres et équitables, ou que le pays est dirigé par une autorité gouvernementale transitoire largement représentative de la société haïtienne, et qu’il est dans l’intérêt national des États-Unis de fournir cette aide », souligne le document dont RHINEWS a obtenu copie.

L’Omnibus Spending Bill fait quelques exceptions, précisant que : nonobstant le paragraphe (1), des fonds peuvent être mis à disposition d’Haïti pour soutenir ‘‘des élections libres et équitables ; des programmes de police antigang et d’administration de la justice, notamment pour réduire la détention préventive prolongée et éliminer les conditions de détention inhumaines ; la santé publique, la sécurité alimentaire, l’eau et l’assainissement, l’éducation et d’autres programmes visant à répondre aux besoins humains fondamentaux ; et les activités de secours et de reconstruction en cas de catastrophe.’’

Le document précise que les fonds alloués par cette loi qui sont mis à disposition pour l’aide à Haïti seront soumis à une consultation préalable et aux procédures de notification habituelles des commissions des crédits.

Le texte met en garde contre toute utilisation de ces fonds au profit de l’Armée d’Haïti.  « Aucun des fonds affectés ou mis à disposition par la présente loi ne peut être utilisé pour l’assistance aux forces armées d’Haïti », selon le document.

Cependant, le texte est favorable à des dépenses pour équiper la Garde Côtière haïtienne. « Le gouvernement d’Haïti est admissible à l’achat d’articles et de services de défense en vertu de la Loi sur le contrôle des exportations d’armes (22 U.S.C. 2751 et seq.) pour la Garde côtière », selon le document.

Dirigé par des autorités illégitimes depuis plus d’un an, le mandat de Jovenel Moïse ayant pris fin le 7 février 2021, le pays s’enlise dans l’instabilité politique et l’insécurité généralisée.

Dr. Ariel Henry nommé premier ministre de fait, deux jours avant son assassinat par l’ancien président Jovenel Moïse, dont le choix a été validé par un tweet du Core Group, n’a toujours pas dégagé ce consensus large souhaité par de nombreux secteurs nationaux et internationaux.

Il a promis des élections et une nouvelle constitution pour la première moitié de cette année, rien n’est encore clair en ce sens alors que le pays franchit déjà le premier trimestre de 2022.

Huit mois, pratiquement depuis que Dr. Ariel Henry est à la tête de la primature, jouissant tous les privilèges et avantages qui vont avec sa fonction, les réseaux criminels ne chôment jamais.

Au contraire, ils sont plus actifs et continuent de défier les autorités en place qui affichent leur incapacité à les mettre hors d’état de nuire. Ils ont pris plus de territoire, enlevé plus de personnes contre rançons, tués et violé impunément.

Cependant, DR. Ariel Henry ne rate jamais une occasion pour réitéré ses promesses pour neutraliser les bandits qui sèment le deuil dans le pays.