Port-au-Prince, 20 juillet 2020- Le ministre de la justice a adressé ce lundi une lettre de blâme au commissaire a.i de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant pour Insubordination.
Dans cette correspondance, Rockefeller Vincent reproche à M. Lafontant son comportement dans le dossier d’une ordonnance rendue par le cabinet d’instruction.
‘’Il s’agit d’un acte d’insubordination grave mettant en danger la société dont vous êtes tenu, par délégation de compétence, de protéger et qui menace du même coup, la stabilité de l’Etat. Cette injonction, commissaire, s’inscrit dans la ligne constante du gouvernement de la République de lutter contre les bandes armées, contre les trafiquants d’armes à feu, contre ceux qui s’en prennent aux valeurs sociales protégées et contre les comploteurs qui s’attaquent à la sureté intérieure de l’Etat, écrit Rockefeller Vincent.’’
Le ministre de la justice qui recadre le chef du parquet de la capitale, rappelle aussi à celui-ci qu’il est un subalterne et qu’il se doit d’exécuter tout ordre du ministère de la justice des lors qu’il n’est pas manifestement illégal. ‘’J’attends à ce qu’à l’avenir vous vous éleviez la haute dimension qui caractérise un commissaire du gouvernement qui doit être un digne représentant de l’exécutif dans la justice, lit-on dans la lettre de blâme de Rockefeller Vincent.’’
Le ministre de la justice passe également des instructions au commissaire du gouvernement pour qu’il donne suite a ses consignes sur l’insécurité foncière. ‘’J’exige, sur ce point, des signaux clairs prouvant votre détermination à combattre ce fléau que l’administration Moïse/Jouthe s’évertue à éradiquer…’’
Dans un enregistrement sonore devenu viral sur les réseaux sociaux, le Chef du parquet a.i de la capitale Jacques Lafontant aurait affiché clairement son insubordination vis-à-vis de son ministre de tutelle Rockefeller Vincent, récemment nommé au Ministère de la Justice.
“Moi, Jacques Lafontant, commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, je préfèrerais me suicider au lieu d’interjeter appel dans le dossier d’Arnel Bélizaire”, suggérant au Ministre Rockefeller Vincent de procéder à la nomination d’un autre commissaire pour le faire.
Toutefois, le parquet a interjeté appel dans l’affaire Arnel Bélisaire qui devait être jugé initialement au correctionnel pour détention et port illégal d’armes de guerre.