PORT-AU-PRINCE, samedi 2 septembre 2023- Le comité représentatif d’appui aux négociations (KRN) se dit contre toute forme de collaboration avec Arielle Henry qui, soutient-il, doit démissionner et partir.
Dans un communiqué, le KRN déclare: « N’en déplaise à ces organisations internationales et régionales qui font la navette chez nous, nous disons qu’aucune cohabitation n’est possible avec quelqu’un sur qui pèse un grave soupçon d’implication dans l’assassinat d’un président et qui par son silence, sa duplicité, son cynisme, cautionne les massacres de Carrefour-feuille, de Canaan, du Bel-Air, de Solino, de la saline, de Cité soleil, de la Plaine du cul-de-sac, de la Croix des bouquets, de l’Artibonite et les multiples kidnappings à travers le pays. »
Selon le KRN, “il s’agit d’un premier ministre de fait, sans aucune légitimité, qui a commis entre autres des forfaitures, un crime de haute trahison en demandant une intervention militaire étrangère en Haïti et qui porte avec d’autres la responsabilité de la dilapidation des fonds publics. Nous sommes contre toutes formes d’intervention militaire au pays. La violence des gangs est la conséquence d’un problème politique non résolu et d’une mauvaise gouvernance.”
Le KRN affirme que “le projet de Montana qui accompagne les revendications de la population est diamétralement opposé à celui du phtk, de ses alliés locaux et étrangers. Nous sommes pour une transition de rupture (koupe fache) avant la tenue d’élections au pays”, soutient cette structure.
Concernant les alertes sur la sécurité du département d’Etat des États-Unis, le KRN déclare, sur ton moqueur: « Il est vraiment cocasse d’entendre les américains qui ont placé et qui soutiennent encore Henry et ses gangs de miliciens au pouvoir à travers le “core group” demander à ses ressortissants de quitter le pays le plus vite possible tant ce chaos programmé serait incontrolable. »
“A moins de vouloir sans bavure nous éliminer, nous les autochtones haïtiens ? Serait-ce encore une manière de semer la poudre aux yeux et alimenter la confusion pour la consommation internationale et celle des ingénus, afin de mieux poursuivre leur propre agenda derrière ce rideau transparent ? N’étaient-ce l’insupportable ingérence et le soutien avéré du gouvernement américain, cet impopulaire, incompétent et apatride Ariel Henry et son gouvernement iraient déjà dans les poubelles de l’histoire”, selon communiqué du KRN.
Plusieurs rounds de négociations tenus en Haïti et à l’étranger entre Dr. Henry et les représentants de plusieurs secteurs de la classe politique et de la société civile, n’ont jusqu’ici pas permis de conclure un accord inclusif et consensuel pour résoudre la crise.
Entre temps, dans l’indifférence la plus totale du gouvernement en place, les gangs armés qui opèrent sans inquiétude, continuent de prouver leur puissance destructrice sur une population civile livrée à elle-même sans secours ni défense.
Les gangs massacrent, pillent, violent et incendient impunément et qa chaque jour de nouveaux territoires sans aucune résistance. Le gouvernement qui a avoué publiquement son incapacité à redresser la situation, attend désespérément depuis pratiquement neuf mois, le déploiement d’une force multinationale en Haïti pour régler le problème à la place de ceux qui jouissent des privilèges indus à la tête de l’Etat.