Le Collectif du 4 Décembre appelle au calme et à la sérénité dans le cadre du conflit haitiano-dominicaine…

photo: Eric Auguste (from Meta)/ Des haitiens travaillant dans la construction du canal d'irrigation de Maribahoux...

PORT-AU-PRINCE, samedi 23 septembre 2023– Le Collectif du 4 Décembre affirme constater une dégradation qui prévaut dans les relations entre la République dominicaine et Haïti depuis la prise en charge par la population du Nord-Est de l’achèvement de la construction du canal initialement entamé par l’Etat haïtien « sous la présidence de Jovenel Moise ».

Selon le Collectif, ‘‘la détermination et la hardiesse de notre population haïtienne exacerbée, courageuse et abandonnée à elle-même par les actuelles autorités haïtiennes, mais heureusement soutenue fièrement par nos compatriotes permettraient de capter des eaux de la rivière Massacre pour l’irrigation et l’exploitation de la plaine en vue de subvenir aux besoins alimentaires de base.’’

« Cette action vertement dénoncée par la république dominicaine, la décision unilatérale prise par son président Luis Abinader de fermer la frontière haitiano-dominicaine, l’agressivité, les menaces, les tonitruantes démonstrations inutiles qui s’ensuivirent face à la ténacité de nos paysans du Nord-Est n’ont eu pour effet que d’envenimer la situation et accentuer l’animosité », dénonce le Collectif.

Il estime que de ‘‘tels raidissement et comportement ne sauraient en aucun cas apporter de solution viable au problème évoqué par le président Abinader en ce qui concerne la construction de ce canal d’irrigation d’eaux à capter par Haïti sur la rivière Massacre.’’

Parallèlement, souligne le Collectif, ‘‘l’absence inacceptable et hautement coupable des tenants du pouvoir politique haïtien notamment M. Ariel Henry et son gouvernement poussant ainsi la population paysanne du Nord-Est à prendre en charge la construction d’un ouvrage que l’Etat haïtien avait pour devoir de parachever, nous pousse à questionner le mobile de telle attitude qui ouvre le flanc à un conflit dont on pourrait se passer.’’

Le Collectif demande aux responsables des deux (2) Etats de se faire valablement représenter par des gens crédibles et de métier pour que, sur un terrain neutre et sans trop tarder, soit mis de l’ordre dans ce cafouillis en arrivant, dans le calme et la sérénité, à une entente respectée par les parties aux fins de satisfaction des besoins des 2 peuples de l’île.’’

Il souhaitons que ‘‘les dirigeants haïtiens finissent par comprendre qu’il est de leur devoir de défendre les intérêts en jeu et qu’un plan haïtien d’investissement soit scrupuleusement établi et maintenu pérenne pour garantir un sain équilibre des échanges commerciaux entre les 2 pays car le maintien du monstrueux déséquilibre actuel perpétuera la discorde, et ce, au détriment de tous.’’

Pour la première fois depuis l’éclatement du conflit, le chef du gouvernement de facto Ariel Henry s’est exprimé a la tribune des Nations-Unies à l’occasion de la 78e assemblée générale de l’organisation mondiale qui s’est tenue a New-York.

Henry a fait savoir qu’un « malaise inutile » s’est installé dans les relations entre les deux peuples.