PORT-AU-PRINCE, lundi 7 octobre 2024 – Le Collectif des Partis Politiques du 30 Janvier a réagi avec indignation suite à la publication, le 2 octobre 2024, d’un rapport accablant de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) mettant en cause trois Conseillers-Présidents du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Le rapport dévoile des faits de corruption qui n’ont pas tardé à provoquer des remous au sein de la classe politique haïtienne.
Malgré ces révélations, le CPT projette d’organiser, ce lundi 7 octobre, une cérémonie de passation de pouvoir sur la base d’une résolution signée le 4 octobre par les Conseillers-Présidents incriminés. Une décision que le Collectif des Partis Politiques du 30 Janvier considère comme une tentative désespérée de réhabiliter des « intouchables » sans tenir compte des accusations graves portées contre eux.
Dans une note de presse publiée ce même jour, le Collectif exprime sa ferme opposition à cette manœuvre qu’il juge inacceptable. Il réaffirme son engagement à exiger la « mise à l’écart » des Conseillers-Présidents impliqués dans le scandale, en attendant que la justice se prononce sur leur sort. En conséquence, le Collectif a décidé de rappeler son représentant au sein du CPT, le Sénateur Edgard Leblanc Fils, en signe de protestation et de refus de cautionner un tel acte.
Le Collectif s’apprête également à initier des consultations avec les différentes forces vives du pays, ainsi qu’avec les parties signataires de l’Accord du 3 avril 2024. Ces échanges visent à définir une nouvelle formule de gouvernance, capable de mener à bien le processus de transition dans la stabilité et la responsabilité. Le Collectif souligne que cette transition est cruciale pour garantir la paix et la sécurité dans un contexte de crise profonde.
Les récents événements à Pont Sondé, où un massacre de citoyens a été perpétré par des gangs de l’Artibonite, viennent renforcer l’urgence d’agir. Face à ces violences récurrentes, et aux menaces qui pèsent sur plusieurs communes du département de l’Ouest, le Collectif appelle la population à se mobiliser. Il insiste sur l’importance de soutenir les forces publiques légalement reconnues afin de combattre l’insécurité généralisée qui continue de semer la terreur à travers le pays.
Le Collectif des Partis Politiques du 30 Janvier réitère son rejet catégorique de toute forme de corruption institutionnalisée et dénonce les manœuvres politiciennes orchestrées par certains membres du CPT, accusés de mépriser les souffrances du peuple haïtien et d’ignorer les échéances essentielles de cette période de transition. Le coordonnateur du Collectif, Jean André Victor, invite les sympathisants et l’opinion publique à rester vigilants et à ne pas céder face aux tentatives de détourner les objectifs de la transition en faveur de l’intérêt de quelques privilégiés.
“Le Collectif des Partis du 30 Janvier, par cette déclaration, entend maintenir la pression pour que la justice soit rendue et que la corruption, devenue un fléau institutionnalisé, soit combattue avec fermeté.”