Le chef de l’opposition kényane critique le déploiement d’une force multinationale dirigée par le Kenya en Haïti…

Des policiers kenyans...

NAIROBI, mercredi 4 octobre 2023- Raila Odinga, chef de l’opposition kenyane, a déclaré mercredi qu’Haïti n’est pas le problème du Kenya.

 Dans une interview au « Kenya Standard » Odinga a qualifié la mission du Kenya en Haïti de ‘‘priorité déplacée.’’

 « Pourquoi le Kenya ? » » s’est-il a demandé. “Les États-Unis eux-mêmes ont retiré leurs forces de là-bas, le problème avec Haïti est politique, ils n’ont pas besoin de plus d’armes pour calmer la situation’’, a ajouté Odinga.

Parallèlement, à la chambre basse du Kenya, les parlementaires kenyans ont déclaré mercredi que l’approbation parlementaire est nécessaire avant le déploiement de la police dans la mission de maintien de la paix dirigée par le Kenya en Haïti pour lutter contre la violence des gangs qui a été approuvée par le conseil de sécurité de l’ONU.

Anthony Oluoch, leader de l’opposition au parlement a déclaré à une session de la chambre basse que les conditions de déploiement à l’étranger n’avaient pas été remplies en vertu de la loi sur la police nationale, selon un article Associated Press.

Il a également déclaré que les besoins de sécurité du pays “devaient avoir la priorité sur tout engagement étranger”, faisant allusion aux attaques internes du groupe extrémiste al-Shabab basé en Afrique de l’Est, qui a des liens avec Al-Qaïda.

Un autre parlementaire, Junet Mohamed, a déclaré que la question devrait être déposée au Parlement pour approbation “avant qu’un policier ne quitte le pays” pour ce qu’il a appelé une “mission dangereuse”, citant l’inexpérience des policiers kenyans dans la lutte contre la criminalité locale.

Le président des Etats-Unis, Joe Biden a remercié mercredi son homologue kényan, William Ruto d’avoir “répondu à l’appel d’Haïti à servir de nation chef de file de la mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS)”, selon Thé Kenya Times, rapportant une conversation téléphonique entre les deux dirigeants.

La Constitution kenyane stipule que l’approbation parlementaire doit être demandée avant le déploiement d’une force nationale et que les missions de maintien de la paix précédentes par l’armée ont fait l’objet de cette approbation. Mais il n’est pas clair si ce déploiement de policiers peut être défini comme une force nationale.

La force multinationale que doit diriger le Kenya en Haïti, divise aussi bien l’opinion publique kényane qu’haïtienne.