Un article de Radio Canada
PORT-AU-PRINCE, dimanche 16 octobre 2022– Le premier ministre d’Haïti, Ariel Henry, présentera lundi au Conseil de sécurité des Nations unies une mise à jour de la situation dans son pays, tandis que les gangs criminels y terrorisent la population et poussent l’économie au bord du gouffre.
Ariel Henry réclame une force internationale pour stabiliser le pays et rétablir la paix. Il a reçu jusqu’à maintenant l’appui du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Le Canada, pour sa part, croit qu’une partie du dénouement réside dans les mains du gouvernement. La solution durable au problème de sécurité en Haïti, c’est le renforcement de la Police nationale d’Haïti [PNH], a déclaré Sébastien Carrière, en entrevue aux Coulisses du pouvoir.
L’ambassadeur du Canada en Haïti constate, depuis son arrivée dans l’île des Caraïbes en octobre 2021, une dégradation des conditions de vie des citoyens. Les gangs criminels y ont étendu leur emprise. Ils contrôlent les grandes routes entourant la capitale et le terminal pétrolier de Varreux, qui alimente la quasi-totalité du pays.
Le premier ministre d’Haïti, Ariel Henry, présentera lundi au Conseil de sécurité des Nations unies une mise à jour de la situation dans son pays, tandis que les gangs criminels y terrorisent la population et poussent l’économie au bord du gouffre.
Les commerces et les hôpitaux ont été forcés de fermer leurs portes ou fonctionnent au ralenti. Le choléra, que les autorités sanitaires avaient réussi à juguler en 2019, est réapparu. L’ONU évalue que la moitié de la population, soit 5,5 millions d’habitants, souffre d’insécurité alimentaire.
Le recours à une force armée internationale sera débattu dans les prochains jours au Conseil de sécurité. Le Canada examinera la proposition qui sera élaborée par les Nations unies, mais n’est pas prêt pour le moment à l’endosser. Je pense qu’il faut apprendre des leçons du passé, a déclaré l’ambassadeur du Canada.
- Carrière estime que le temps est venu d’envisager sérieusement le recours aux sanctions.
« Des sanctions non seulement pour les chefs de gang, mais pour ceux qui facilitent leur travail, ceux qui les soutiennent, ceux qui les financent. Donc, il y a toute une infrastructure, il y a toute une constellation d’acteurs politiques, d’acteurs économiques corrompus. »
L’ambassadeur prend soin de préciser que ce n’est pas toute la classe politique, ni celle du monde des affaires, qui est montrée du doigt, mais plutôt certaines personnes aux intentions moins nobles.
Peu importe la décision qui sera prise par la communauté internationale au sujet d’une force d’intervention, Sébastien Carrière considère qu’il faut s’attaquer aux problèmes qui rongent Haïti de façon urgente.