OTTAWA, mercredi 20 août 2024 – Le Canada, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a salué la récente décision des États-Unis d’imposer des sanctions à l’encontre de l’ancien président haïtien Michel Martelly. « Le Canada se réjouit des sanctions américaines contre Michel Martelly », a déclaré la ministre, soulignant l’importance de cette démarche dans la lutte contre la corruption et la violence en Haïti.
Mélanie Joly a rappelé que le Canada avait été parmi les premiers à prendre des mesures similaires en 2022, en sanctionnant plusieurs élites politiques haïtiennes accusées d’avoir contribué à l’instabilité et à la terreur dans le pays. « En 2022, nous avons joué un rôle de premier plan en sanctionnant les élites politiques qui ont contribué à la terreur en Haïti et nous avons encouragé la communauté internationale à faire de même », a-t-elle affirmé, ajoutant que l’effort collectif reste essentiel pour instaurer la paix et la stabilité en Haïti.
Les sanctions imposées par les États-Unis, qui incluent le gel des avoirs de Martelly sur le sol américain et des interdictions de voyage, font suite à des enquêtes menées par des experts de l’ONU. Ces enquêtes ont révélé l’implication de l’ancien président haïtien dans la constitution, l’armement et le financement de gangs criminels en Haïti. Ces groupes armés sont accusés d’avoir perpétré de nombreuses exactions contre les populations civiles, alimentant une spirale de violence qui paralyse le pays.
« Collectivement, nous devons lutter contre la corruption et tenir responsables ceux qui terrorisent le pays et le peuple haïtien », a insisté Mélanie Joly, réaffirmant l’engagement du Canada à œuvrer aux côtés de la communauté internationale pour mettre fin à la violence en Haïti. « Il est essentiel que nous fassions pression sur les individus responsables pour qu’ils mettent fin à leur violence insensée », a-t-elle conclu.
Les sanctions internationales, dont celles du Canada, visent non seulement à isoler économiquement les individus sanctionnés, mais aussi à envoyer un message clair aux autres acteurs impliqués dans des activités illicites en Haïti. La communauté internationale, à travers ces actions, espère inciter les autorités haïtiennes à prendre des mesures plus fermes pour rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays.
Depuis la fin du mandat de Michel Martelly en 2016, Haïti a plongé dans une crise sécuritaire sans précédent. Le pays est devenu un terrain fertile pour les gangs armés qui contrôlent de larges pans du territoire, rendant difficile toute tentative de redressement économique et de gouvernance efficace. s.