Port-au-Prince, vendredi 21 janvier 2022- Le Canada a annoncé vendredi une aide 50 millions de dollars à Haïti pour soutenir les initiatives sécuritaires et humanitaires. L’annonce a été faite lors de l’ouverture de la conférence internationale de haut niveau sur la crise en Haïti.
Cette annonce d’aide arrive au moment où les gangs criminels qui quadrillent la capitale haïtienne continuent d’étendre leurs tentacules, la faim s’aggrave, l’économie nationale s’effondre, l’inflation dépasse la barre des 20% et l’instabilité politique s’accentue.
‘‘Le Canada est profondément préoccupé par la détérioration de la sécurité en Haïti et l’impact de la violence sur les droits humains des Haïtiens,’’ a déclaré la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, hôte de la conférence.
‘‘Les affrontements entre gangs armés aggravent une situation humanitaire déjà précaire ; ils rendent plus difficile l’acheminement de l’aide aux plus vulnérables de la population,’’ a soutenu Mme Joly.
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a résumé le soutien de son pays à Haïti au fil des ans tout en promettant son engagement continu à aider les Haïtiens à trouver un avenir meilleur qui comprend un meilleur paysage économique, politique et sécuritaire.
“Afin de répondre aux besoins humanitaires d’Haïti, nous devons également faire face à la situation sécuritaire difficile”, a déclaré Trudeau, ajoutant que la communauté internationale doit travailler ensemble pour rétablir la stabilité et protéger la sécurité et le bien-être des Haïtiens.
‘‘Nous partageons tous la même ambition pour Haïti. En renforçant nos efforts ensemble, je suis convaincu que nous pouvons les atteindre,’’ a déclaré Trudeau.
Dans la foulée, il a été demandé au premier ministre intérimaire de fait Ariel Henry de redoubler d’efforts pour parvenir à un accord politique inclusif pour faire face aux les nombreux défis du pays.
C’est la deuxième fois en quelques mois que des diplomates de haut niveau se réunissent pour discuter d’Haïti. Cette conférence reflète donc l’inquiétude croissante suscitée par sa détérioration au milieu d’une crise constitutionnelle.
En dépit de l’interprétation de la constitution amendée de 1987 faite par de nombreux experts haitiens et de prestigieuses institutions nationales publiques et privées ayant conclu a l’expiration du mandat de Jovenel Moïse le 7 février 2021, les États-Unis et d’autres pays dont les représentants sont réunis au sein du Core Groupe ont soutenu que le mandat du président, qui a été assassiné le 7 juillet, prendrait fin officiellement le 7 février 2022.
Par la seule volonté du même Core Group, l’actuel premier ministre Ariel Henry a été investi du pouvoir de facto, en vue de boucler le mandat constitutionnel de Jovenel Moïse en ‘‘conformité à l’article 149’’ de la constitution, ont prétendu ceux qui décident à la place des haitiens.
À l’approche de la date du 7 février, le pays se trouve encore sans président, Ariel henry n’ayant pas réalisé d’élections dans le délai prévu par l’article 149, malgré le soutien de la communauté internationale.
Cependant, des acteurs sociaux et politiques espèrent combler le vide a travers un processus défini dans le cadre de l’accord du 30 août dit de Montana qui prévoit des élections spéciales pour désigner un collège présidentiel de cinq membres et un premier ministre pour diriger une transition de deux ans.