OTTAWA, jeudi 15 juin 2023– Le Canada a annoncé jeudi le lancement d’un nouveau centre pour coordonner l’aide internationale à la sécurité en Haïti, mais n’a pas accepté de diriger une force d’intervention recherchée par l’ONU et les dirigeants haïtiens.
« Nous voulons que cette cellule de coordination soit opérationnelle cet été en République dominicaine », a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, dans un discours, ajoutant que le Canada aurait également une « équipe à Port-au-Prince pour travailler main dans la main », avec des experts de premier plan, les autorités locales et la Police nationale d’Haïti (PNH).
Le Premier ministre haïtien et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, appellent depuis des mois à une nouvelle mission internationale pour stabiliser le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental, en proie à la violence des gangs, à la détérioration de la santé publique et à l’instabilité politique.
Aucun pays n’a encore accepté de diriger la force, mais plusieurs pays, dont le Canada, la France et les États-Unis, ont déclaré qu’ils soutenaient un tel plan.
Joly, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, a réitéré jeudi que le Canada « continuera de travailler avec la communauté internationale pour promouvoir une solution à la crise dirigée par les Haïtiens ».
La « Cellule conjointe de coordination de la sécurité » (JSCC) dirigée par le Canada cherchera à « améliorer la coordination et la mobilisation des efforts internationaux en matière d’aide à la sécurité » à Haïti, selon le communiqué.
Le gouvernement a également annoncé un nouvel investissement de 13 millions de dollars canadiens (9,8 millions de dollars américains) dans des programmes de l’ONU appuyant les forces de police haïtiennes.
Cela s’ajoute aux 100 millions de dollars canadiens annoncés en mars par le premier ministre Justin Trudeau lors d’une visite du président américain Joe Biden.
En outre, le ministère des Affaires étrangères a déclaré qu’il avait imposé des sanctions à deux des anciens députés haitiens, Prophane Victor et Gracia Delva, portant à 21 le nombre total d’élites haïtiennes sanctionnées pour avoir soutenu des gangs armés.