Le cabinet Madistin dénonce des abus de fonction dans le traitement de l’affaire des prêtres de l’Église Épiscopale d’Haïti…

Vue de l'Eglise episcopale d'haiti...

PORT-AU-PRINCE, lundi 15 juillet 2024– Dans une correspondance officielle à Me Lionel Constant Bourgouin, Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, le Cabinet Madistin dénonce des abus de fonction graves dans le cadre d’une affaire de trafic illégal d’armes et de munitions impliquant des prêtres de l’Église Épiscopale d’Haïti (EEH).

Dans cette lettre, le Cabinet Madistin souligne que l’Église Épiscopale d’Haïti, une institution chrétienne fondée en 1861 et déclarée d’utilité publique par un arrêté présidentiel du 16 janvier 1947, est actuellement représentée par le révérend père Jean Madoché Vil.

Le 29 septembre 2023, poursuit-il, le juge instructeur Marthel Jean Claude avait rendu une ordonnance de clôture dans cette affaire, exonérant les prêtres de l’Église des accusations portées contre eux. Toutefois, le Commissaire du Gouvernement a interjeté appel de cette décision le 12 octobre 2023, soit bien au-delà du délai légal, et ce, dans le but manifeste de maintenir les prêtres en détention.

Cette affaire est désormais pendante devant la Cour d’Appel de Port-au-Prince, souligne le Cabinet Madistin, qui dénonce ‘‘la manipulation médiatique orchestrée par le commissaire Arol Enol Alphonse.’’

Selon le cabinet Madistin, ce dernier aurait diffusé de fausses informations auprès de la presse, accusant injustement le père Frantz Cole de posséder deux millions de dollars sur son compte bancaire, argent qu’il aurait soi-disant obtenu en vendant des armes aux gangs armés. De plus, il est également rapporté que les informations faisant état d’une confrontation entre Gina Jean Louis Rolles et le père Frantz Cole à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) étaient également fausses.

‘‘Les trois rapports de police inclus dans le dossier n’ont confirmé aucune des accusations relayées par la presse, écrit le Cabinet Madistin affirmant que ces fausses informations ont été délibérément propagées à la demande du commissaire Arol Enol Alphonse, qui aurait ainsi manipulé l’opinion publique dans le cadre de cette enquête. Les journalistes impliqués, ainsi que le commissaire Arol Enol Alphonse, sont attendus à la Cour d’Appel de Port-au-Prince pour être entendus comme témoins sur ces faits de manipulation.’’

Par ailleurs, précise la correspondance, ‘‘les prêtres Jackson Laguerre, Irnel Duveaux et Jean Jeannot Joseph, tous membres de l’Église Épiscopale d’Haïti, ont été sanctionnés par les autorités ecclésiastiques pour des violations répétées des Canons de l’Église. Refusant de quitter leurs postes malgré les sanctions, ces prêtres réfractaires cherchent désormais à prendre le contrôle de l’institution. Pour ce faire, ils ont déposé une plainte auprès du BAFE, un bureau de la DCPJ, pour persécuter les dirigeants actuels de l’Église et tenter de renverser la hiérarchie établie.’’

Le 10 janvier 2024, ces prêtres dissidents ont porté l’affaire devant la juridiction civile du TPI de Port-au-Prince. Ne pouvant obtenir gain de cause, ils ont alors utilisé leurs contacts pour influencer le BAFE à persécuter les dirigeants légitimes de l’Église, et ainsi, prendre le contrôle de l’institution. Cette démarche inclut la diffusion de fausses informations dans la presse et la sollicitation d’une enquête financière contre les dirigeants de l’Église, malgré le fait que la DCPJ, et encore moins le BAFE, ne soient pas habilités à mener des audits.

Le Cabinet Madistin rappelle que l’Église Épiscopale est régulièrement auditée, conformément aux exigences canoniques qui s’appliquent à toutes les diocèses de l’Église à travers le monde. La manipulation par le BAFE dans cette affaire constitue un abus de fonction, une infraction prévue et punie par la loi haïtienne.

Le Cabinet Madistin appelle à une intervention rapide pour mettre fin aux persécutions contre les dirigeants de l’Église Épiscopale et garantir le respect des droits des citoyens. Il insiste sur l’importance de ne pas permettre à des officiers de police de remettre en question les décisions des juges et de maintenir la police en tant qu’auxiliaire de la justice.

Dans cette lettre, le Cabinet Madistin sollicite du Commissaire du Gouvernement qu’il prenne les mesures nécessaires pour mettre un terme à ces dérives et assure la protection des droits des citoyens et des institutions sous son administration. Le Cabinet souligne également l’intégrité du juge Marthel Jean Claude, dont l’ordonnance de clôture représente un acte de justice et de moralité.

Le Cabinet Madistin appelle à une justice équitable et à la fin des abus de fonction au sein du BAFE, afin de protéger les droits des citoyens et maintenir l’État de droit en Haïti.