Le Bureau des Avocats Internationaux prépare une plainte contre Martelly pour parrainage de banditisme en Haïti…

Me Mario Joseph, BAI/OHCCH

PORT-AU-PRINCE, samedi 24 août 2024 – Le Bureau des Avocats Internationaux (BAI), par la voix de son directeur exécutif, Me Mario Joseph, annonce que l’organisation est en train de préparer une plainte contre Michel Martelly, ex-président d’Haïti, récemment sanctionné par le Département du Trésor des États-Unis pour trafic de drogue, corruption et parrainage du banditisme en Haïti.

Le 20 août 2024, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor des États-Unis a sanctionné l’ancien président haïtien Michel Joseph Martelly, conformément au décret exécutif (E.O.) 14059 du 15 décembre 2021, intitulé « Imposing Sanctions on Foreign Persons Involved in the Global Illicit Drug Trade ». « L’action d’aujourd’hui contre Martelly souligne le rôle significatif et déstabilisateur qu’il a joué, ainsi que d’autres élites politiques corrompues, dans la perpétuation de la crise en cours en Haïti », a déclaré Bradley T. Smith, sous-secrétaire intérimaire pour le renseignement financier et la lutte contre le terrorisme. « Les États-Unis, aux côtés de nos partenaires internationaux, sont déterminés à perturber ceux qui facilitent le trafic de drogue, la corruption et d’autres activités illicites qui alimentent la violence des gangs et l’instabilité politique. »

L’implication de Martelly dans le trafic de drogues dangereuses, y compris la cocaïne destinée aux États-Unis, a été facilitée par son influence au sein des cercles politiques haïtiens. Il a également été impliqué dans le blanchiment de fonds issus du trafic de drogue, collaborant avec des trafiquants de drogue haïtiens et parrainant plusieurs gangs basés en Haïti. Martelly avait déjà été sanctionné par le gouvernement canadien le 17 novembre 2022.

Des rapports d’experts des Nations Unies ayant enquêté sur la criminalité en Haïti ont révélé que le mandat de Michel Martelly a coïncidé avec une montée en puissance des gangs armés, qui ont trouvé un soutien direct ou indirect dans les sphères politiques et économiques du pays. Ces mêmes rapports évoquent l’implication de l’ancien président dans la création, l’armement et le financement de ces gangs, transformant Haïti en un terrain fertile pour les activités criminelles et les violations des droits humains. Le pays, servant de point de transit pour les drogues illicites entrant aux États-Unis, est devenu un foyer d’instabilité sous l’effet combiné de la corruption endémique et de l’insécurité chronique.

Selon Me Joseph, le BAI s’intéresse particulièrement aux accusations contre Martelly concernant son implication présumée dans le soutien aux gangs armés, qui ont commis d’innombrables crimes abominables contre la population. « Nous laisserons à la justice américaine le soin de traiter les dossiers relatifs à l’implication de Martelly dans le trafic de drogue, le blanchiment des avoirs et la corruption. Ce qui nous intéresse, c’est son implication dans le soutien aux bandes criminelles qui terrorisent la population », a déclaré Me Joseph.

Des gangs armés ont kidnappé, assassiné sauvagement, violé collectivement des femmes et des filles, et ont contraint des milliers de personnes à fuir leurs maisons, devenant ainsi des réfugiés dans leur propre pays. « Maintenant que ceux qui ont imposé Martelly à la tête du pays l’accusent publiquement et le sanctionnent, nous devons agir pour que justice soit rendue à toutes les victimes et pour qu’elles trouvent réparation », a ajouté l’avocat.

Il invite les victimes à réunir tous les éléments de preuve nécessaires, tels que les certificats de décès et les rapports médicaux, afin de constituer un dossier solide pour déposer une plainte formellement contre Martelly. Me Joseph encourage également les Haïtiens vivant à l’étranger, particulièrement aux États-Unis, à se mobiliser pour exiger que la justice américaine entame des poursuites contre l’ancien président. « Des sanctions sans action judiciaire concrète sont une plaisanterie de mauvais goût. La justice américaine ne peut rester muette sur le cas d’un individu accusé de faciliter le trafic de drogue vers les États-Unis, où les conséquences du fléau de la consommation de drogue sont désastreuses », a-t-il déclaré.

« Les sanctions à elles seules ne suffisent pas, d’autant que les Nations Unies ont reconnu qu’elles n’ont pas produit les résultats escomptés. C’est pourquoi la justice doit se mettre en branle en Haïti et aux États-Unis contre tous les individus sanctionnés par la communauté internationale », a insisté Me Joseph.

r.