- PORT-AU-PRINCE, vendredi 13 décembre 2024– Le Bureau de Suivi de l’Accord Montana (BSA) a tenu à se dissocier clairement de la décision du Conseil de Transition Provisoire (CTP) de nommer Madame Magalie Georges au sein du Conseil Électoral Provisoire (CEP). Selon le BSA, cette décision relève strictement d’une initiative personnelle de Madame Georges, sans aucun lien avec le cadre ou les objectifs de l’Accord Montana.
Le Bureau a rappelé que Magalie Georges, qui avait activement participé aux travaux ayant conduit à l’Accord du 30 août 2021, avait informé le BSA il y a plus de deux ans de son indisponibilité. À cette époque, elle avait décidé de consacrer tout son temps à ses activités syndicales et à son rôle de directrice et enseignante dans les écoles publiques. « La décision de Madame Georges de siéger au CEP est un choix personnel qui n’engage en rien le Bureau de Suivi de l’Accord Montana, lequel reconnaît l’autonomie de chaque individu et organisation », a précisé le BSA dans sa déclaration.
Le BSA a profité de cette occasion pour réaffirmer l’importance des principes de consensus et de consultation qui sous-tendent l’Accord Montana. Ces principes, également mis en avant dans l’Accord du 3 avril, visent à rassembler la société haïtienne au lieu d’aggraver ses divisions. « L’Accord du 3 avril avait prévu, à travers des mécanismes transparents et inclusifs, l’établissement de toutes les institutions de transition, y compris le Conseil Électoral Provisoire », a rappelé le Bureau.
Par ailleurs, dans un contexte national marqué par des massacres perpétrés par des gangs armés à Port-au-Prince, dans l’Artibonite, à Pont-Sondé, Arcahaie, Solino, Wharf Jérémie, Petite Rivière et d’autres localités, le BSA a dénoncé l’inertie du CTP et du gouvernement en place. « Alors que des enfants, des femmes, et des hommes de tous âges sont massacrés, les autorités préfèrent se concentrer sur des nominations politiques et le partage du pouvoir, au lieu d’apporter une assistance aux populations en détresse », a déploré le Bureau, appelant toute la nation à s’élever contre cette situation.
En exprimant sa solidarité envers les familles des victimes, le BSA a également dénoncé ce qu’il qualifie de « trahison » de l’Accord du 3 avril par le Conseil de Transition et ses deux gouvernements successifs, qui, en huit mois, auraient « perdu toute confiance de la population ». Le Bureau a accusé les autorités actuelles de capturer l’État au profit de la corruption et du détournement de fonds publics, au détriment des investissements nécessaires pour équiper et soutenir les forces de sécurité nationale face à l’insécurité galopante.
« Le temps est venu pour tous les secteurs de la société et pour chaque citoyen croyant en un véritable changement de se mobiliser afin d’offrir au pays une alternative crédible et de remettre la nation sur le chemin de la vie », a conclu le Bureau.
Selon le BSA, seule une combinaison d’intelligence politique, d’organisation, de résilience et de mobilisation citoyenne permettra de tracer le chemin vers une victoire populaire.