Le BSA pose des conditions pour reprendre les discussions avec Dr. Ariel Henry…

Dr. Ariel Henry, Premier Ministre haitien de fait

Port-au-Prince, mardi 15 février 2022- Les membres du bureau de suivi de Montana (BSA) se sont dit disposés a reprendre le dialogue avec Ariel Henry, mais a condition ‘‘qu’il déclare publiquement surseoir, le temps des discussions pour la recherche d’un consensus, à la nomination illégale des Juges de la Cour de Cassation, à la mise en place de son Conseil Electoral Provisoire, de son Assemblée Constituante et de son Autorité de contrôle, autant de décisions qui ne peuvent être légitimées que par un large consensus.

Ils ont exigé que Dr. Henry, ‘‘au nom de la moralisation de la vie politique, déclare être prêt à répondre à toute invitation de la justice et à faciliter la reprise de l’enquête seule à même de contribuer à lever les allégations relatives à son implication dans ce dossier.’’

Les représentants du BSA ont suggéré que le siège des rencontres soit déplacé vers un lieu neutre, un hôtel dont les coûts seront pris en charge à égalité par les deux (2) parties.

Dans une correspondance à M. Henry, les représentants du BSA ont souligné l’absence de volonté du chef du gouvernement de fait, qui, ont-ils dit, d’instaurer un climat favorable à un vrai dialogue.

‘‘Cette absence de volonté, ont-ils poursuivi, est confirmée par vos déclarations à votre conférence de presse du vendredi 11 février au cours de laquelle vous avez annoncé d’une part la nomination de Juges à la Cour de Cassation et d’autre part le maintien de l’agenda du défunt Président Moïse d’installer sous peu votre Conseil Electoral, votre Assemblée Constituante, votre Autorité de Contrôle – qui n’en est pas une puisque ne disposant que d’attributions consultatives – alors que nous avions formellement demandé de surseoir à ces décisions qui enfonceraient davantage le pays dans l’abîme.’’

Selon eux, ‘‘ce climat s’est de surcroit détérioré par vos déclarations contradictoires à cette même conférence, en réaction aux différentes allégations concernant vos relations avec le principal suspect dans le dossier d’assassinat de l’ancien Président de la République.’’

Revenant sur la rencontre de lundi qui a avorté, les membres du BSA ont affirmé dans leur correspondance que, la délégation du BSA s’est présentée à l’heure indiquée et a attendu dans la salle durant quarante (40) minutes sans que personne ne se soit présenté pour motiver un tel retard.

‘‘Vous êtes arrivé dans la salle avec vos alliés et avez introduit la réunion sans un mot d’excuse de votre part, ont-ils écrit, précisant que ne voulant pas rendre l’atmosphère tendue, « nous du BSA n’en avons pas fait l’exigence ».

‘‘Nous avons tenu trois (3) heures de séance à l’issue desquelles nous avons convenu de nous revoir aujourd’hui 14 février, à 4h Pam, en vue de définir l’agenda et les conditions de nos futures discussions, lit-on dans cette correspondance.

‘‘La délégation du BSA rappelle avoir suggéré que cette prochaine rencontre se tienne dans un autre lieu, ce que vos alliés et vous-même n’avez pas accepté.’’

‘‘Malgré nos doutes au BSA sur votre volonté d’entamer le dialogue en vue d’un consensus pour sortir le pays de l’impasse, trois (3) membres de la délégation dans la même voiture, Ted St-Dic, Ernst Mathurin et Magali Comeau Denis, ont été enregistrés au service de sécurité à 3h 53 pm et ont été conduits à la même salle par un membre du protocole,’’ ont précisé les membres du BSA.

Ils ont souligné qu’Alix Richard est venu immédiatement, à 4h, pour demander si la délégation était au complet, « ce à quoi nous avons répondu oui, que nous étions prêts pour commencer la réunion et que Leslie Voltaire arriverait lui en retard ».

‘‘La délégation du BSA a attendu vingt-cinq (25) minutes dans la salle, seule. Personne, ni de votre service de protocole, ni parmi vos alliés, n’a eu l’élégance de venir demander au moins de patienter,’’ selon la correspondance.

‘‘La délégation aurait attendu, compte tenu des enjeux pour la population, le nombre de minutes, d’heures même nécessaires, s’il y avait l’expression d’un minimum de respect de votre part. La délégation a quitté les lieux, après avoir informé vos responsables de protocole présents que cela était irrespectueux et inacceptable,’’ peut-on lire dans cette correspondance du BSA à Dr. Ariel Henry.