“Le BSA dénonce les conséquences du coup d’État contre l’Accord du 3 avril sur la gouvernance en Haïti”…

Les 9 membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) au Palais National

PORT-AU-PRINCE, lundi 7 octobre 2024 – Le Bureau de Suivi de l’Accord Montana (BSA) a vivement dénoncé les conséquences du coup d’État mené contre l’Accord du 3 avril 2024, qui visait à encadrer la transition politique en Haïti. Dans une déclaration publiée ce jour, le BSA critique fermement l’inaction et la corruption au sein de l’État haïtien, ainsi que l’impact de ces dérives sur la sécurité et la gouvernance.

Le BSA souligne que l’Accord du 3 avril prévoyait une lutte contre la corruption comme « colonne vertébrale d’un pouvoir de transition », avec pour objectif d’éradiquer l’insécurité, de combattre l’impunité et d’organiser des élections libres. Cependant, selon le BSA, l’équipe au pouvoir a orchestré un coup d’État contre cet accord pour préserver ses propres intérêts. « La société peut maintenant comprendre clairement la véritable raison de ce coup contre l’Accord », a affirmé le BSA, rappelant que cet accord posait les bases d’une transition responsable et transparente.

Le rapport de l’ULCC (Unité de Lutte Contre la Corruption), récemment publié, révèle de nouveaux éléments sur un scandale de corruption à la Banque Nationale de Crédit (BNC) impliquant des membres du Conseil, qui se couvriraient mutuellement. Ce scandale a coïncidé avec une flambée de la criminalité, notamment le massacre survenu à Pon Sonde, où de nombreuses victimes sont encore dénombrées. « La corruption dans l’appareil d’État alimente directement les activités des gangs armés. Crimes financiers et crimes de sang sont des jumeaux inséparables », a averti le BSA, qui présente ses condoléances aux familles des victimes.

Le BSA n’a pas signé l’Accord pour que les membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) s’enrichissent ou détournent les fonds des services de renseignement à des fins personnelles. Il appelle à la poursuite des enquêtes de l’ULCC pour faire la lumière sur la sélection des hauts responsables de l’État, du Premier ministre aux directeurs généraux en passant par les membres du Conseil électoral.

Le BSA accuse l’Exécutif de ne pas travailler dans l’intérêt du pays. « L’Exécutif actuel n’est pas engagé dans la transparence, ni dans la résolution des problèmes de sécurité, ni dans la réduction de la souffrance de la population », a-t-il souligné. Le BSA avertit que le chemin emprunté par le gouvernement actuel conduit à « plus de destruction du pays » et à un affaiblissement systématique de l’État.

Appelant les forces vives du pays à s’unir, le BSA réaffirme son engagement en faveur d’une transition politique efficace et promet de poursuivre le combat contre la corruption et l’impunité.