PORT-AU-PRINCE, vendredi 30 août 2024 – À l’occasion du troisième anniversaire de la signature de l’Accord de Montana, le Bureau de Suivi de l’Accord (BSA) a réitéré son engagement envers les principes de transparence, de lutte contre la corruption, et de défense des droits humains qui fondent cet accord. Dans une note publique, le BSA a rappelé que cet accord, signé le 30 août 2021, a été le fruit d’un long processus de concertation initié en janvier 2021, réunissant des centaines d’organisations de la société civile haïtienne pour trouver une solution à la crise profonde que traverse le pays.
Le BSA souligne que cet accord a permis de définir un cadre pour une gouvernance basée sur la justice, les droits politiques, économiques, sociaux et culturels, et sur le respect de la dignité humaine. Ce cadre prévoyait une transition politique à travers une gouvernance collégiale, impliquant à la fois des représentants de la société civile et de la diaspora haïtienne.
Toutefois, la crise politique qui s’est intensifiée en février et mars 2024 a vu une tentative de détournement de ce projet démocratique. Une partie de la communauté internationale, alliée à certains secteurs politiques traditionnels haïtiens, a cherché à imposer un conseil de neuf membres, en violation des principes de l’Accord de Montana. Face à ces manœuvres, le BSA et ses partenaires ont réussi à conclure l’Accord du 3 avril, réaffirmant les principes de collégialité et de consensus politique pour une transition ordonnée.
Le BSA dénonce fermement les retards dans la publication et la mise en œuvre de l’Accord du 3 avril, accusant ces actions de servir à perpétuer le système politique traditionnel, marqué par l’insécurité, la corruption, et l’impunité. Le BSA appelle donc toutes les forces organisées de la société à mettre de côté leurs divergences et à unir leurs efforts pour contrer les dérives actuelles au sein du Conseil Présidentiel et du Gouvernement.
Dans ce contexte critique, le BSA exhorte à la publication, à l’application stricte, et au respect de l’Accord du 3 avril, ainsi qu’à l’ouverture d’enquêtes administratives et judiciaires pour identifier, juger, et sanctionner tous les corrompus au sein des institutions publiques. Le BSA appelle également à la mise en place immédiate de tous les organes de transition conformément aux mécanismes de consultation prévus dans cet accord.