PORT-AU-PRINCE, lundi 7 octobre 2024– Dans une correspondance détaillée adressée au commissaire du gouvernement Me Lionel Constant Bourgouin, Me Sonet Saint-Louis, avocat de Raoul Pascal Pierre-Louis, porte de graves accusations contre l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) et trois conseillers du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Il dénonce notamment la falsification d’un rapport produit par l’ULCC et accuse les conseillers Gérald Gilles, Smith Augustin, et Emmanuel Vertilaire d’avoir tenté d’extorquer cent millions de gourdes à son client, Raoul Pascal Pierre-Louis, dans un contexte de corruption et de pressions politiques.
Selon Me Saint-Louis, le rapport de l’ULCC, document clé dans le cadre de cette affaire, aurait été délibérément falsifié pour dissimuler des informations cruciales et servir des intérêts politiques. « Ce rapport de l’ULCC est loin de refléter la vérité et semble avoir été rédigé sous l’influence d’acteurs politiques au plus haut niveau de la Primature », écrit l’avocat dans sa lettre. Il allègue que l’ULCC, en collaboration avec ces conseillers, aurait omis des détails essentiels sur la tentative de corruption dont son client a été victime.
L’avocat explique que Raoul Pascal Pierre-Louis, cadre au sein de l’administration publique, aurait été approché par les trois conseillers du CPT qui lui auraient demandé une somme colossale de cent millions de gourdes pour éviter une poursuite à son encontre. Me Saint-Louis insiste sur le fait que cette tentative d’extorsion aurait dû être mentionnée dans le rapport de l’ULCC, mais que ce dernier l’a sciemment ignorée. Il ajoute que le rapport en question a été manipulé pour cibler injustement son client, en fabriquant des accusations infondées relatives à l’utilisation d’une carte de crédit professionnelle.
« L’ULCC a fabriqué de toutes pièces des accusations contre mon client, notamment sur l’utilisation d’une carte de crédit qui lui a été remise dans le cadre de ses fonctions. Ce faisant, ils détournent l’attention de la véritable tentative d’extorsion et protègent les véritables coupables », précise Me Saint-Louis dans sa correspondance. L’avocat souligne que cette carte de crédit, mentionnée dans le rapport, est présentée de manière trompeuse comme un instrument de malversation, alors qu’elle était utilisée pour des dépenses autorisées par les autorités compétentes.
Me Sonet Saint-Louis va plus loin en affirmant que son client fait l’objet d’une campagne de persécution orchestrée par ces conseillers, qui, selon lui, agissent pour des motifs politiques. « Mon client est victime d’un acharnement judiciaire et politique qui vise à le discréditer et à protéger les véritables auteurs de la tentative de corruption », déclare l’avocat.
Face à ces accusations, Me Saint-Louis appelle le commissaire du gouvernement à ouvrir une enquête approfondie sur la falsification du rapport de l’ULCC et sur les agissements des conseillers Gérald Gilles, Smith Augustin, et Emmanuel Vertilaire. Il estime que la justice doit se saisir de cette affaire pour rétablir la vérité et mettre fin à ce qu’il décrit comme un complot visant à protéger des personnalités influentes impliquées dans des actes de corruption.
Dans sa correspondance, l’avocat rappelle également que la lutte contre la corruption ne doit pas être détournée à des fins politiques, et insiste sur le fait que les institutions comme l’ULCC doivent rester indépendantes et impartiales. « Il est impératif que l’ULCC remplisse son rôle sans être instrumentalisée par des personnalités politiques ou administratives qui cherchent à se servir de ses rapports pour se venger de leurs adversaires ou protéger leurs complices », écrit-il.
Cette correspondance adressée au commissaire du gouvernement est une étape fondamentale dans la défense de Raoul Pascal Pierre-Louis, qui, par le biais de son avocat, exige que justice soit faite et que l’ULCC rectifie son rapport pour qu’il reflète fidèlement les faits, notamment en ce qui concerne la tentative d’extorsion des trois conseillers du CPT. Me Saint-Louis conclut en rappelant que son client est prêt à coopérer pleinement avec la justice, mais exige que cette coopération se fasse dans un cadre équitable et transparent.