WASHINGTON, dimanche 28 janvier 2024– Le Ministre haïtien des Affaires Étrangères, Jean Victor Généus, et l’ambassadeur d’Haïti à Washington, Louis Joseph Harold, ont tenu une réunion importante ce dimanche matin au département américain sur la crise en Haïti, selon une source proche de l’ambassade. Cette rencontre a eu lieu pendant la 15ème conférence annuelle de NHAEON à Washington DC, au cours de laquelle les élus haïtiano-américains ont débattu de la crise haïtienne.
“La situation en Haïti demeure une préoccupation majeure”, a déclaré la congresswoman Scheila Cherfilus McCormick, élue du 20ème district en Floride, lors d’une interview avec Island TV à la clôture de la 15ème conférence annuelle de la coalition des élus haïtiens américains à Washington DC. Sheila Cherfilus fait partie des élus américains qui ont exprimé leur soutien à une résolution de la crise haïtienne, appelant l’administration Biden à abandonner le Premier ministre de facto Ariel Henry.
Le 6 octobre 2023, la Congresswoman Cherfilus-McCormick, d’origine haïtienne, a salué l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies d’une résolution autorisant une mission multinationale de sécurité en Haïti. Dans un communiqué, elle a souhaité que cette mission jette les bases d’un gouvernement de transition compétent, excluant le Premier ministre Ariel Henry, pour ramener Haïti à la normalité.
Une semaine après, une autre élue, membre de NHAEON, Marleine Bastien, commissaire du district 2 du comté de Miami-Dade, a appelé l’administration Biden à retirer son soutien à Ariel Henry pour éviter un vote sanction des haïtiano-américains aux élections de 2024. Elle a critiqué le soutien continu des États-Unis à un gouvernement accusé d’association avec des gangs responsables de violences contre la population.
Bastien a souligné que la communauté haïtiano-américaine, qui vote majoritairement en faveur des démocrates, est déçue de la politique étrangère de l’administration Biden envers Haïti et serait prête à le sanctionner aux prochaines élections si aucune action n’est entreprise.
Très critique envers la gestion médiocre du pays, l’ancien sénateur Steven Benoît, invité à la conférence, estime qu’il est nécessaire de former un front commun pour le départ d’Ariel Henry. Benoît reconnaît toutefois que ce dernier bénéficie encore du soutien d’une partie importante du secteur des affaires.
Alors qu’on s’approche du 7 février 2024, date à laquelle Ariel Henry s’était engagé à travers l’accord du 21 décembre 2022 à rendre le pouvoir à des dirigeants légitimes issus d’élections, la pression s’accroît pour que le régime en place quitte le pouvoir. Déjà, des noms d’éventuels remplaçants de Henry circulent et les lobbyistes s’activent à Washington.