L’assassinat de Grégory Saint-Hilaire est imputable à l’instrumentalisation de la PNH et de la justice, selon Pierre Espérance

Pierre Esperance, Directeur Executif du RNDDH

Port-au-Prince, 4 septembre 2020- Le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance condamne l’assassinat de Grégory Saint-Hilaire, étudiant de l’école normale supérieure (ENS) par des policiers de l’USGPN, vendredi dernier, dans l’enceinte de l’institution.

Il dénonce l’impunité dont jouissent ces policiers affectés au palais national qui échappent au contrôle du haut commandement de l’institution policière. Selon lui, il n’est pas normal que des policiers se croient autorisés de commettre des exactions sur la population comme bon leur semble sans s’inquiéter des sanctions administratives et pénales qu’ils pourront subir.

‘’Cette situation résulte de l’instrumentalisation de la justice et de la police par le pouvoir en place qui les utilise pour exécuter ses sales besognes, déclare le défenseur des droits humains qui dénonce également le laxisme de l’inspection générale face aux dérives policières.’’

Selon Pierre Espérance, l’inspection générale de la PNH ne joue pas son rôle  convenablement se montre particulièrement laxiste vis-à-vis policiers cantonnés au palais national contre lesquels aucune sans ou presqu’aucune sanction n’est prise après avoir commis des violations des droits humains.

‘’C’est inacceptable, dit-il, puisque personne n’est au-dessus de la loi et qu’en plus, de tels comportements sont contraires à l’Etat de droit et à la démocratie ajoutant que l’IGPNH se révèle dysfonctionnel.’’

Il précise que tous les policiers sont des policiers, peu importe, leur lieu d’affectation, ils encourent les mêmes peines en cas de manquement a leurs obligations.

Interviewé par RHINEWS, Pierre Espérance qui se dit indigné par la mort tragique de l’étudiant qui revendiquait ses droits, déclare ne pas comprendre le comportement du commissaire du gouvernement qui n’a pas mis l’action publique en mouvement immédiatement après le drame puisqu’il y a eu flagrant délit.

Il estime que le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince ou l’un de ses substituts devrait se rendre sur les lieux, conformément aux articles 22, 30, 33 et 34 du code d’instruction criminelle pour entamer les poursuites contre ceux qui ont commis le crime.

‘’Ne pas le faire constitue un manquement grave aux obligations du commissaire du gouvernement qui est le chef de la police judiciaire, souligne Pierre Espérance.’’

Selon M. Espérance ce comportement traduit la banalisation de la vie et de la sécurité de la population.

Gregory Saint-Hilaire faisait partie d’un groupe d’étudiants diplômés de l’école normale supérieure ayant bouclé leur stage professionnel qui attendent leur nomination conformément à un protocole d’accord signé en 2017, avec le ministère de l’éducation nationale.

Il a été tué vendredi dernier dans l’enceinte de l’ENS par des policiers de l’unité générale de sécurité du palais national (USGPN), selon des étudiants, témoins du drame. Il a reçu une balle au niveau du colonne vertébrale.