LA GONÂVE, samedi 18 janvier 2025- Me Sonet Saint-Louis, professeur de droit constitutionnel et de philosophie, appelle à faire de l’année 2025 un tournant décisif pour Haïti. “L’année 2025 doit incarner le combat pour la vérité, la justice, l’équité et l’égalité des droits dans notre pays,” déclare-t-il, avant de dénoncer les pratiques qui gangrènent la société haïtienne : “tromperie, vol, corruption et violence.” Pour lui, ces fléaux ne sont que “le dernier refuge de l’incompétence.”
Me Saint-Louis pointe du doigt l’incapacité des élites haïtiennes à réformer durablement le pays, à instaurer une vision éducative claire et à impulser les transformations nécessaires pour un avenir meilleur. “Notre pays a besoin d’un projet ambitieux et salvateur, porté par une élite patriotique audacieuse, déterminée à rompre avec les pratiques délétères,” affirme-t-il avec conviction.
L’appel à une mobilisation nationale est sans équivoque. “Les forces vives de la nation doivent s’unir pour éradiquer les abus perpétrés par les oligarchies politiques et économiques,” exhorte-t-il, critiquant ces dernières pour avoir placé leurs intérêts privés au-dessus du bien commun. Selon lui, ce comportement a plongé Haïti dans “la pauvreté, le désespoir et l’indignité.”
Me Saint-Louis met également en lumière la fragilité de l’État haïtien, dominé par une minorité aux pratiques qu’il qualifie de “mafieuses”. Il accuse ces élites d’utiliser des moyens illégitimes pour écarter le peuple des processus démocratiques, au détriment de la souveraineté nationale. “C’est cette souveraineté qui permet au peuple de faire librement ses choix démocratiques concernant ses gouvernants,” rappelle-t-il, avant de dénoncer l’imposition de gouvernements de transition, qu’il considère comme des instruments de privation des droits démocratiques fondamentaux.
Pour lui, les solutions proposées par la communauté internationale ne font qu’aggraver la crise. Il interroge la légitimité des acteurs placés dans les hautes sphères du pouvoir haïtien, affirmant que ces choix reflètent une “stratégie manifeste de privatisation de l’État haïtien.” Il s’insurge également contre l’idée d’intégrer des groupes armés responsables d’atrocités dans le processus politique, y voyant une preuve de la domination des “élites de l’État profond des États-Unis.”
“Le Conseil présidentiel de transition (CPT) représente une coalition marquée par l’influence de secteurs mafieux,” accuse-t-il, précisant que cette structure inclut “contrebandiers, trafiquants d’armes et acteurs de multiples trafics illicites.” Il qualifie cette coalition de “conglomérat toxique,” avant de dénoncer le cynisme de l’administration Biden et du secrétaire d’État Antony Blinken à l’égard d’Haïti.
Me Saint-Louis s’interroge sur les motivations réelles de la politique américaine en Haïti, y voyant une stratégie de déstabilisation visant à maintenir le pays sous contrôle. “We have to fight for Haiti! Nous devons nous battre pour Haïti,” martèle-t-il. Toutefois, il met en garde contre une posture anti-américaine, qu’il juge “stérile et improductive.” Ce dont Haïti a besoin, selon lui, c’est d’une élite compétente et intègre capable de défendre les intérêts nationaux face aux puissances étrangères.
Il rappelle que depuis la chute du régime Duvalier en 1986, Haïti s’est engagé sur la voie de la démocratie libérale, mais souligne que cette démocratie a été détournée de son essence. Pour lui, l’organisation rapide d’élections transparentes et démocratiques est une priorité absolue. Ces consultations doivent se tenir conformément à la Constitution de 1987, “protégée de toute influence globaliste ou mondialiste.”
Me Saint-Louis insiste sur l’importance d’un cadre juridique respectueux des réalités locales et des valeurs culturelles haïtiennes. Il appelle à une vigilance accrue pour éviter que des élections manipulées ne donnent lieu à des régimes autoritaires. “Nous devons nous protéger contre toute tentative d’instauration de régimes issus d’élections truquées,” prévient-il.
L’avocat et professeur de philosophie place de grands espoirs dans la jeunesse haïtienne, qu’il voit comme une force motrice capable de sanctionner les oligarchies responsables de la ruine du pays. “Unissons nos forces! Combattons ensemble pour le triomphe d’une cause commune,” lance-t-il avec ferveur.
Me Saint-Louis n’hésite pas à dénoncer la classe politique actuelle, qu’il accuse d’avoir causé “plus de victimes que durant les 29 ans de règne des Duvalier.” Il appelle à une purge radicale des “eaux nauséabondes” du marécage politique haïtien. “L’année 2025 doit être celle de l’évacuation de tous les acteurs de la violence et des agents de la domination du chaos,” affirme-t-il avec détermination.
Concluant sur une note de foi et d’espoir, il invite les Haïtiens à rester fermes dans leurs convictions, convaincu que “Haïti porte dans son cœur la bénédiction de Dieu.” Et de clore son appel avec un cri mobilisateur : “Make Haiti great again!”