Port-au-Prince, mardi 26 avril 2022- Pris par décret le 24 juin 2020, le nouveau Code pénal voulu par l’ex-président Jovenel Moïse doit entrer en application au mois de juin 2022.
Très contesté à la fois par le secteur religieux et les organisations de défense des droits humains, le document avait suscité de nombreuses manifestations de rues, exigeant son retrait.
Dans une correspondance au chef du gouvernement de fait Ariel Henry, l’association nationale des magistrats haïtiens (ANAMH) rappelle que ‘‘Jovenel Moïse avait ajourné l’entrée en application au 24 juin 2022, pour calmer les effervescences certainement, mais, le temps disait-il, de permettre à un large public d’experts de s’en approprier et formuler des recommandations.’’
« Il se trouve que depuis, une cascade d’événements de nature socio-politique ont entravé les démarches sans toutefois parvenir à arrêter le cours du temps », souligne l’ANAMAH.
Se disant alarmée par ‘‘les errements excessifs de ce document et des graves conséquences qu’il pourrait augurer dans les Cours et Tribunaux, les centres carcéraux et dans les familles en général, l’ANAMAH attire l’attention du Dr. Ariel Henry sur la nécessité de proroger le délai d’implémentation de deux années au moins; ou, dans le meilleur des cas, le rétracter tout simplement; le temps de donner au corps social la possibilité d’appréhender les enjeux véritables de certaines innovations quant à son vécu au quotidien.’’