L’ambassadeur Ronald Sanders exhorte les Etats des caraïbes à s’émanciper de la petitesse et du séparatisme…

Ronald Sanders, Ambassadeur de Antigua et Barbuda aux USA et a l'OEA

Port of Spain, Trinité-et-Tobago, dimanche 31 décembre 2023– À l’aube de l’année 2024, l’ambassadeur Ronald Sanders, émissaire des Caraïbes, exhorte les 15 nations constituant la Communauté caribéenne (CARICOM) à une profonde introspection. Sous le thème “Petitesse et séparatisme ne suffiront pas”, Sanders souligne la nécessité d’une réflexion approfondie sur le parcours des nations caribéennes, les invitant à évaluer leurs progrès, à saisir les opportunités négligées et à faire face au double défi de promouvoir le bien-être intérieur tout en renforçant leur position mondiale.

Selon Sanders, les menaces les plus urgentes ne découlent pas uniquement du changement climatique, mais surtout du manque de cohésion sociale et de consensus politique au sein et entre les nations de la CARICOM.

Il souligne que le dilemme actuel pour ces nations est le même qu’auparavant : soit elles s’unissent pour être plus fortes, soit elles poursuivent une marche solitaire, au risque d’affaiblir leur position mondiale. Jusqu’à présent, les pays de la CARICOM ont opté pour l’autonomie tout en dépendant de forces extérieures, compromettant ainsi leur indépendance réelle.

Depuis les années 1960, les nations de la CARICOM ont maintenu une certaine indépendance, mais n’ont pas réussi à atteindre une véritable souveraineté en raison de leur petite taille et de leur incapacité à exercer une influence mondiale. Malgré des progrès domestiques louables, ces pays demeurent en marge de la signification mondiale, avec une croissance économique entravée par une dette insoutenable.

Sanders met en lumière l’opportunité manquée après la dissolution de la Fédération des Indes occidentales, où chaque nation a choisi la voie de l’auto-suffisance. Comparant cela à l’histoire des États-Unis, il souligne que la création d’un gouvernement fort a été cruciale pour assurer la croissance économique et la prospérité.

Bien que la CARICOM ait établi des institutions communes, elle a échoué à créer un parapluie politique contraignant pour relever les défis intérieurs et étrangers de manière efficace. Le leadership caribéen n’a pas réussi à construire un nationalisme basé sur une identité partagée, laissant la poursuite de souverainetés distinctes entraver leur force économique, financière et diplomatique.

Sanders souligne que les périodes de croissance économique ne suffisent pas si les faiblesses structurelles persistent. Il appelle à la revitalisation de la véritable indépendance en réévaluant le concept d’un marché unique et d’une économie caribéenne, favorisant la coopération régionale.

Outre les défis externes, les rivalités politiques internes entravent la cohésion sociale nécessaire. Sanders insiste sur la nécessité de prioriser le régionalisme sur le nationalisme pour favoriser la croissance, renforcer les économies et acquérir la capacité nécessaire pour une véritable indépendance.

Il souligne également la menace croissante de la violence liée aux gangs, en particulier en Haïti, appelant à une frontière unie contre cette menace. Il exhorte les dirigeants de la CARICOM à travailler ensemble, transcendant les rivalités politiques, pour naviguer dans les complexités de 2024 et au-delà.

Finalement, Sanders appelle à un changement de paradigme politique, plaçant la cohésion sociale et l’intérêt national au premier plan. Il affirme que l’indépendance dans l’interdépendance reste un objectif réalisable pour les nations diverses et dynamiques de la CARICOM, appelant à dépasser la petitesse et le séparatisme.