L’administration Trump révoque l’extension des protections accordées par Biden aux Vénézuéliens…

WASHINGTON, mercredi 29 janvier 2025L’administration Trump a annulé l’extension des protections contre l’expulsion que le président Joseph R. Biden Jr. avait accordée à plus de 600 000 Vénézuéliens vivant aux États-Unis, selon une copie de la décision obtenue par The New York Times.

Mardi, Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure, a décidé de révoquer l’extension de 18 mois du Statut de protection temporaire (TPS), un programme destiné aux personnes qui ne peuvent pas retourner immédiatement et en toute sécurité dans leur pays en raison d’une catastrophe naturelle ou d’un conflit armé. Cette décision constitue un revers majeur pour des centaines de milliers de migrants vénézuéliens qui comptaient non seulement sur cette protection contre l’expulsion, mais aussi sur l’accès à des permis de travail au moins jusqu’à l’automne 2026.

Cette révocation s’inscrit dans la politique de durcissement de l’administration Trump à l’égard non seulement de l’immigration clandestine, mais aussi des migrants que l’administration Biden avait autorisés à rester aux États-Unis. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait déjà tenté de mettre fin au TPS pour plusieurs nationalités, dont les Haïtiens, les Salvadoriens et les Soudanais, bien que certaines de ces mesures aient été bloquées par les tribunaux fédéraux. Les républicains affirment que ce programme a dévié de son objectif initial de protection temporaire et s’est transformé en un mécanisme permettant à des migrants de s’installer durablement aux États-Unis.

Mme Noem a justifié sa décision en critiquant la prolongation accordée par Alejandro N. Mayorkas, ancien secrétaire à la Sécurité intérieure sous Biden, à seulement quelques jours de la fin du mandat présidentiel. Selon l’avis officiel, M. Mayorkas aurait agi de manière prématurée en accordant cette extension le 17 janvier. Un responsable du département de la Sécurité intérieure, sous couvert d’anonymat, a déclaré que cette décision de dernière minute semblait être une tentative de l’administration Biden pour limiter la marge de manœuvre de l’équipe Trump.

Ces dernières années, des centaines de milliers de Vénézuéliens ont fui vers les États-Unis en raison de l’effondrement économique de leur pays et de la répression politique exercée par le gouvernement autoritaire de Nicolás Maduro. Ceux qui avaient obtenu le TPS en 2021 conserveront leurs protections jusqu’en septembre, tandis que ceux qui l’ont obtenu en 2023 bénéficieront de ces droits au moins jusqu’en avril. Mme Noem a jusqu’à samedi pour décider si elle prolonge les protections pour ce dernier groupe. En l’absence de décision, ces protections seront automatiquement prolongées de six mois, selon l’avis publié.

Les associations de défense des migrants dénoncent cette révocation, soulignant l’incertitude qu’elle génère pour des centaines de milliers de Vénézuéliens vivant aux États-Unis.

« En prenant cette décision, la secrétaire Noem plonge plus de 600 000 personnes dans une incertitude bureaucratique permanente », a déclaré Aaron Reichlin-Melnick, expert principal au sein de l’American Immigration Council. « Ces personnes n’auront plus la certitude de pouvoir rester légalement aux États-Unis jusqu’à la fin de l’année. »

Il a ajouté que cette décision pourrait indiquer une volonté plus large de l’administration Trump de mettre un terme définitif au TPS pour les Vénézuéliens ayant obtenu ce statut en 2023.

« Si l’administration Trump décide de supprimer le TPS pour plus de 600 000 Vénézuéliens, cela pourrait également avoir un impact significatif sur l’économie, car la quasi-totalité d’entre eux travaillent légalement aux États-Unis », a-t-il souligné.

Lorsque l’administration Biden avait prolongé ces protections au début du mois, elle avait justifié cette décision en mettant en avant les crises politique et économique sévissant au Venezuela sous le régime de Nicolás Maduro. Le gouvernement américain avait alors estimé que ces conditions avaient entraîné des niveaux élevés de criminalité et de violence, compromettant l’accès à la nourriture, aux médicaments, aux soins de santé, ainsi qu’aux services essentiels tels que l’eau, l’électricité et le carburant.