WASHINGTON, (DC), mercredi 9 avril 2025–Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) des États-Unis a annoncé lundi la révocation immédiate du statut légal accordé à des centaines de milliers de migrants ayant accédé au territoire américain grâce à l’application CBP One, lancée sous l’administration Biden. Les autorités n’ont pas précisé combien de personnes sont concernées, mais plus de 900 000 migrants auraient bénéficié de ce dispositif depuis janvier 2023.
Cette application permettait aux demandeurs d’asile de planifier un rendez-vous à un poste-frontière officiel, leur offrant ensuite un droit de séjour temporaire de deux ans avec autorisation de travail, dans le cadre d’un programme humanitaire appelé « parole », utilisé par le président Biden. L’administration Trump a immédiatement mis fin à CBP One pour les nouveaux arrivants dès son retour au pouvoir, laissant des milliers de personnes bloquées au Mexique avec des rendez-vous prévus jusqu’en février.
« L’annulation de ces permissions est une promesse tenue envers le peuple américain : sécuriser nos frontières et protéger la sécurité nationale », a déclaré le DHS dans une réponse aux questions de la presse.
Les autorités ont confirmé l’envoi de notifications de révocation aux bénéficiaires de CBP One, les incitant à quitter volontairement le pays en utilisant l’application, désormais renommée CBP Home. L’agence Associated Press a consulté un courriel envoyé à une famille hondurienne, dans lequel on peut lire : « Il est temps pour vous d’abandonner les États-Unis. »
L’organisation Al Otro Lado, qui fournit une assistance juridique aux migrants, a signalé que les lettres de révocation touchaient notamment des ressortissants du Honduras, du Salvador et du Mexique. Plusieurs migrants ont partagé le même message sur les réseaux sociaux.
CBP One constituait une pièce maîtresse de la stratégie migratoire de l’administration Biden, visant à créer des voies d’entrée légales pour dissuader les traversées illégales. À la fin de décembre 2024, 936 500 personnes étaient entrées aux États-Unis grâce à ce programme.
Par ailleurs, le DHS a rappelé que le président Biden avait fait usage de l’autorité de « parole » plus que tout autre président depuis sa création en 1952, ce que l’administration Trump considère comme un facteur aggravant de la « pire crise frontalière de l’histoire des États-Unis ».
Le mois dernier, le DHS avait déjà annoncé la révocation du statut humanitaire temporaire de 532 000 personnes originaires de Cuba, Haïti, du Nicaragua et du Venezuela, entrées par voie aérienne avec le soutien financier de parrains. Cette mesure prendra effet le 24 avril.
Enfin, l’administration Trump a également annoncé la fin du Statut de protection temporaire (TPS) pour environ 600 000 Vénézuéliens et 500 000 Haïtiens. Toutefois, une décision judiciaire a temporairement suspendu cette mesure, notamment pour 350 000 Vénézuéliens qui devaient perdre leur statut ce lundi. Le TPS est un dispositif accordé pour 18 mois aux ressortissants de pays frappés par des catastrophes naturelles ou des conflits internes.
Les données précises concernant le nombre exact de migrants haïtiens ayant utilisé l’application CBP One pour entrer aux États-Unis ne sont pas entièrement disponibles. Cependant, selon un rapport de la U.S. Customs and Border Protection (CBP) datant de septembre 2024, les Haïtiens figuraient parmi les principales nationalités ayant obtenu des rendez-vous via l’application CBP One, aux côtés des Vénézuéliens, Cubains et Mexicains.
De plus, un rapport du Comité de la Sécurité intérieure de la Chambre des représentants, publié en octobre 2023, indique que, de janvier à septembre 2023, plus de 266 000 migrants ont été libérés aux États-Unis après avoir pris rendez-vous via CBP One.
Bien que ces informations confirment que les Haïtiens ont largement utilisé l’application CBP One, elles ne permettent pas de déterminer avec précision le nombre exact d’Haïtiens concernés par les récentes mesures de révocation de statut.
Selon les informations disponibles, le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a révoqué le statut légal de 532 000 migrants originaires de Cuba, Haïti, du Nicaragua et du Venezuela, entrés aux États-Unis depuis octobre 2022 dans le cadre d’un programme de parrainage humanitaire. Cependant, le DHS n’a pas fourni de répartition détaillée par nationalité, rendant impossible de déterminer précisément le nombre d’Haïtiens concernés par cette mesure.