Washington, jeudi 20 février 2025 – L’administration Trump a annoncé aujourd’hui la révocation du Statut de Protection Temporaire (TPS) pour environ 500 000 Haïtiens vivant aux États-Unis, une décision qui pourrait les exposer à une perte de leur permis de travail et à des risques de déportation dès le mois d’août. Cette mesure, prise par la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, annule une extension accordée par l’administration Biden qui prolongeait le TPS jusqu’en février 2026, en raison de la crise humanitaire persistante en Haïti. Le Département de la Sécurité intérieure justifie cette révocation en affirmant que le TPS est devenu un programme prolongé de manière quasi automatique, sans évaluation rigoureuse des conditions actuelles dans les pays d’origine des bénéficiaires.
Face à cette décision, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer un choix aux conséquences dramatiques pour des milliers de familles. La suppression du TPS pour les Haïtiens intervient dans un contexte d’instabilité extrême en Haïti, où plus d’un million de personnes sont déplacées en raison de la montée en puissance des gangs armés. Depuis 2023, le pays est dépourvu de représentants élus, aggravant une situation politique déjà chaotique. Les organisations de défense des droits des migrants dénoncent une décision « inhumaine », soulignant l’impossibilité pour Haïti d’absorber un afflux massif de personnes expulsées dans un climat de violence généralisée.
« Cette décision va mettre en péril la vie de milliers d’Haïtiens qui n’ont nulle part où aller. Haïti traverse l’une des pires crises de son histoire moderne », a déclaré un représentant d’une ONG spécialisée dans l’aide aux migrants.
Cette révocation s’inscrit dans une série de mesures restrictives mises en place par la nouvelle administration Trump. Récemment, la Maison-Blanche a également annulé le TPS pour environ 600 000 Vénézuéliens, une décision qui fait déjà l’objet de contestations judiciaires. Les experts anticipent que la suppression du TPS pour les Haïtiens entraînera des batailles juridiques similaires, retardant potentiellement les expulsions. Par ailleurs, des difficultés logistiques pourraient entraver la mise en œuvre de déportations à grande échelle.
Pour les 500 000 Haïtiens concernés, l’incertitude est totale. Beaucoup vivent aux États-Unis depuis plusieurs années, ont des familles, des emplois, et des enfants citoyens américains. Des représentants de la communauté haïtienne appellent à une mobilisation politique et juridique pour contrer cette mesure, exhortant le Congrès et les tribunaux à intervenir.
D’ici août, la question reste de savoir si des recours judiciaires ou des décisions administratives pourront inverser cette révocation. En attendant, des centaines de milliers d’Haïtiens sont désormais plongés dans une angoisse grandissante quant à leur avenir.