Port-au-Prince, vendredi 22 octobre 2021- La POHDH estime que la que la situation des déplacés reste critique et préoccupante plus de deux mois après le séisme du 14 août qui dévasté les départements du Sud, des Nippes et de la Grand-Anse.
Lors d’une visite de terrain effectuée dans les zones affectées, la POHDH dit constater que les besoins humanitaires d’urgences des victimes tels que : eau, nourriture, prélats/ bâches, articles de toilettes sont encore en attente d’être solutionnés notamment dans les sections communales et habitations qui sont difficiles d’accès et qui sont abandonnées.
Selon un compte rendu de l’organisation, ‘‘les réponses apportées par les ONG humanitaires sont à la fois insuffisantes et inadaptées pour la plupart. De plus, poursuit-elle, la dignité et les droits des bénéficiaires ne sont pas respectés dans plusieurs cas de distribution d’aides selon ses observations et ce que les victimes ont rapporté.
La POHDH dit croire qu’il faut une meilleure coordination de l’aide en vue de son efficacité.
Dans le même temps, elle critique l’absence de dispositifs particuliers pour protéger les femmes et les jeunes filles qui sont exposées à l’exploitation sexuelle dans certains abris provisoires. ‘‘Il faut absolument éviter de reproduire les erreurs de 2010,’’ souligne la POHDH.
Elle dénonce également les mauvaises conditions dans lesquelles sont logées de nombreuses familles dans les abris qui, précise l’organisation, constituent une violation grave de leur dignité conformément à l’article 22 de la Constitution de 1987, qui stipule : « L’État reconnaît le droit de tout citoyen à un logement décent, à l’éducation, à l’alimentation et à la sécurité sociale ».
La POHDH s’est déclarée profondément préoccupée par les conséquences du séisme sur les jardins des paysans dans ce contexte où plus de 4 000 000 personnes vivent dans l’insécurité alimentaire sévère.
Elle estime que ‘‘les interventions n’accordent pas trop d’importance aux programmes d’appuis psychosociales. Il n’y a aucune méthode de communication participative qui s’applique entre les opérateurs d’aide et les victimes qui ont soif de parler de leur situation réelle, de faire ressentir leurs vrais besoins.’’
La POHDH dénonce le fait que certains leaders politiques utilisent, selon elle, la situation des victimes du séisme dans le grand le Sud à des fins purement électoralistes.
En guise de recommandation, la POHDH appelle le gouvernement de fait d’adopter des dispositions concrètes et urgentes pour pallier le défi de la réouverture des classes dans les départements touchés par le séisme par l’accélération du processus de déblayage et d’évaluation de bâtiments scolaires, aménager d’autres espaces et assister les parents.
Elle encourage le pouvoir en place à implémenter un programme d’appui psychosocial public avec la participation des étudiants en Travail Social et en Psychologie de l’UEH en vue d’aider la population victime à surmonter les traumatismes ou dommages psychologiques liés au séisme.
La POHDH estime urgent que les autorités construisent des abris alternatifs adaptés aux réalités des communautés au lieu de favoriser la multiplication de camps pour loger les victimes dans l’indignité, gaspiller des millions de dollars et assurer la visibilité des organisations humanitaires. Il faut rompre avec la logique de fabrication de taudis qui affectent beaucoup plus la réalité de vie des victimes.
Elle les invite à prendre des dispositions concrètes et adéquates pour accompagner les paysans planteurs dans le secteur de l’agriculture afin d’anticiper/ de pouvoir faire face à la faim qui menace la population du grand Sud dans les prochains jours. Il faut entre autres renforcer les Bureaux Agricoles Communaux communément appelés BAC.
L’organisation estime que l’Etat haïtien doit tirer les leçons de son irresponsabilité et mettra en place de véritables politiques publiques en matière de logement, d’urbanisation et d’aménagement du territoire.
La POHDH suggère aussi la réorganisation de la distribution de l’aide au niveau des communes, le renforcement de la responsabilité des autorités locales dans toutes les étapes de la gestion de la catastrophe post séisme dans les départements du Sud, des Nippes et de la Grand-Anse et la construction des abris alternatifs temporaires adaptés aux réalités des communautés au lieu de favoriser la multiplication de camps pour loger les victimes dans l’indignité et assurer la visibilité des organisations humanitaires.