MIAMI, lundi 1e mai 2023- Roger Biamby appelle à la poursuite et au renforcement de la révolte populaire afin de freiner les activités des bandes criminelles qui prennent les haïtiens en otage depuis plusieurs années.
Analysant la fragilité du contexte politique actuel et les risques encourus par les haïtiens, Biamby estime que « la révolte populaire doit être générale pour neutraliser tous les gangs à quelque camps qu’ils appartiennent, et provoquer rapidement la chute du régime illégitime et honni en place qui ne s’appuie que sur les gangs et le soutien aveugle de la communauté internationale pour se maintenir au pouvoir contre la volonté des haïtiens ».
Déplorant que des actes de violence aient été commis dans le cadre de ce soulèvement populaire, le politologue dit “comprendre le comportement des haïtiens qui, victimes d’une double violence, criminelle et structurelle, réagissent avec fermeté contre ses bourreaux.”
« Il est difficile d’espérer une réaction populaire pacifique dans un contexte où tout un peuple est pris en otage et soumis au terrorisme d’Etat. Il est inacceptable et immoral de demander à un peuple qui a tant souffert de rester les bras croisés pendant que ses droits les plus élémentaires sont systématiquement et massivement violés par ceux qui devraient le protéger », ajoute-t-il.
“La justice est moribonde. La police est démantelée, sous équipée et ses agents sous-payés, travaillent dans des conditions inacceptables. Étant donné qu’il n’y a pas de réponse institutionnelle à l’insécurité, à la corruption et à l’injustice dont le peuple est victime, sa réaction constitue un acte de légitime défense contre ses agresseurs et l’Etat prédateur qui travaille au détriment des intérêts nationaux”, soutient Biamby, interrogé par RHINEWS.
“C’est pourquoi, poursuit-il, la révolte populaire ne peut pas s’arrêter en chemin. Elle doit s’intensifier et aller jusqu’au bout, c’est-à-dire, jusqu’au départ pure et simple du régime incompétent et cynique, qui a concentré ses énergies à démolir toutes les institutions du pays et livrer la population à la merci des gangs.”
Selon lui, “si ce mouvement anti-gang en cours dans le pays ne parvient pas à mettre hors d’état de nuire tous les terroristes qui pourrissent la vie des haïtiens et emporter le pouvoir en place, il faut s’attendre à des actes de représailles sans précédent.”
« Ç’aurait été une catastrophe quand on sait que les gangs, le pouvoir et ceux qui les soutiennent dans leur folie, sont impitoyables et disposent de tous les grands moyens pour recruter d’autres jeunes affamés et désespérés qui voudraient gagner de l’argent facile. Cela donnerait lieu à d’autres massacres de populations dans d’autres quartiers pour mieux asseoir le règne du gangstérisme en Haïti », déclare M. Biamby, exhortant les haïtiens à l’extrême prudence.
“Désormais, on doit resserrer l’étau sur eux, pour que, définitivement, la peur change de camp et de quartier afin de libérer la nation des malfrats et des incapables et d’offrir une alternative viable au pays”, ajoute-t-il.
Selon Biamby, “il est temps de doter le pays d’une équipe gouvernementale composée d’hommes et de femmes compétents, et capables de discuter les yeux dans les yeux avec leurs vis-à-vis étrangers afin de redéfinir notre coopération par une diplomatie dynamique, avisée et agressive.”
“Cette diplomatie, produit d’un nouveau paradigme, doit, au nom du principe d’autodétermination des peuples, favoriser qu’Haïti élargisse, sans contrainte, son champ de coopération avec d’autres États en fonction de ses intérêts immédiats”, déclaré Biamby.
“Aussi, dit-il, le moment est venu pour enfin mettre en œuvre l’accord de Montana qui, selon lui, constitue une vraie alternative pour une transition de rupture.”
Il souligne que ”la vision exprimée dans cet accord, est suffisante pour créer les conditions nécessaires à la création d’un climat sécuritaire sûr et stable, au rétablissement et au fonctionnement normal des institutions, à la mise en place d’un conseil électoral provisoire (CEP) qui inspire confiance pour organiser des élections crédibles afin de doter le pays de dirigeants légitimes, et à l’organisation des États généraux de la nation entre autres.”
« Tous ces événements qui se déroulent sous nos yeux, tous les crimes abominables commis ces dernières années par les gangs grâce ela complaisance et/ou la complicité des dirigeants soutenus par les puissances internationales, montrent clairement que la solution à la crise, doit être impérativement haïtienne et elle doit marquer la rupture avec le système actuel qui ne doit plus se reproduire pour causer plus malheurs au pays », selon Roger Biamby.