Les niveaux de pollution de l’air restent dangereusement élevés dans de nombreuses parties du monde. De nouvelles données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) montrent que la quasi-totalité de la population mondiale (99 %) respire un air contenant des niveaux élevés de polluants.
New-York, lundi 4 avril 2022-Un nombre record de plus de 6.000 villes dans 117 pays surveillent désormais la qualité de l’air, mais les habitants de ces villes y respirent toujours des niveaux dangereux de particules fines et de dioxyde d’azote, les populations vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire étant les plus exposées. Ces conclusions ont d’ailleurs incité l’OMS à mettre en évidence l’importance que revêtent la réduction de l’utilisation des combustibles fossiles et l’adoption d’autres mesures concrètes pour faire baisser les niveaux de pollution de l’air.
Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, ces dernières données doivent pousser vers la transition énergétique.
« Les prix élevés des combustibles fossiles, la sécurité énergétique et l’urgence consistant à relever le double défi sanitaire de la pollution de l’air et du changement climatique soulignent la nécessité urgente de progresser plus rapidement vers un monde beaucoup moins dépendant des combustibles fossiles », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.
Les habitants des pays en développement plus exposés à la pollution de l’air
Dans les 117 pays qui surveillent la qualité de l’air, l’OMS constate que la qualité de l’air de 17% des villes de pays à revenu élevé est inférieure aux lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air pour les particules fines (PM2,5 ou PM10). Les pays à revenu faible ou intermédiaire sont toujours plus exposés à des niveaux dangereux de particules par rapport à la moyenne mondiale.
Toutefois les schémas du dioxyde d’azote sont différents, indiquant un écart moindre entre les pays à revenu élevé et les pays à revenu faible ou intermédiaire. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, la qualité de l’air dans moins de 1% des villes est conforme aux seuils recommandés par l’OMS.
Globalement, les habitants des pays en développement sont les plus exposés à la pollution de l’air. Ils sont également les moins couverts en termes de mesure de la qualité de l’air, mais la situation s’améliore.
Par ailleurs, les données factuelles concernant les méfaits de la pollution de l’air sur l’organisme humain ont rapidement augmenté et mettent en évidence les préjudices importants résultant de niveaux même faibles de nombreux polluants atmosphériques.
Plus de 13 millions de décès dus à des causes environnementales évitables
Les matières particulaires, en particulier les PM2,5, sont capables de pénétrer profondément dans les poumons et dans la circulation sanguine, provoquant des troubles cardiovasculaires, cérébrovasculaires (accident vasculaire cérébral) et respiratoires.
Dans le même temps, le dioxyde d’azote est associé aux maladies respiratoires, en particulier à l’asthme. Il entraîne des symptômes respiratoires (tels que la toux, un sifflement ou des difficultés à respirer), des hospitalisations et des visites aux urgences.
Selon l’OMS, plus de 13 millions de décès dans le monde chaque année sont dus à des causes environnementales évitables dont 7 millions de décès liés à la pollution atmosphérique.
« Après avoir survécu à une pandémie, il est inacceptable de continuer à enregistrer sept millions de décès évitables et d’innombrables années en bonne santé perdues évitables du fait de la pollution de l’air. Trop d’investissements sont encore consacrés à un environnement pollué plutôt qu’à un air propre et sain », a affirmé dans un communiqué la Dre Maria Neira, Directrice du département Environnement, changement climatique et santé de l’OMS.
Les recommandations de l’OMS pour améliorer la qualité de l’air et la santé
L’OMS appelle à une intensification rapide des actions pour améliorer la qualité de l’air. Il s’agit d’identifier les sources de pollution atmosphérique. L’OMS préconise également de soutenir la transition vers l’utilisation exclusive d’une énergie domestique propre pour la cuisine, le chauffage et l’éclairage.
L’agence onusienne veut la mise en place de systèmes de transport public sûrs et abordables et des réseaux adaptés aux piétons et aux cyclistes. Il s’agit d’appliquer des « normes plus strictes » en matière d’émissions et d’efficacité des véhicules.
Cela passe aussi par des investissement dans des logements et des centrales électriques à haut rendement énergétique. L’OMS recommande aussi l’amélioration de la gestion des déchets industriels et municipaux, mais aussi la réduction de l’incinération des déchets agricoles, des feux de forêt et certaines activités agroforestières comme la production du charbon de bois.