PORT-AU-PRINCE, mardi 12 mars 2024-La situation en Haïti reste préoccupante, avec une crise politique persistante qui exige des solutions efficaces et réfléchies. Me Samuel Madistin, président de la Fondasyon Je Klere (FJKL), apporte son expertise sur la récente proposition de conseil présidentiel avancée par la CARICOM pour aider Haïti à sortir de cette impasse.
Dans un commentaire incisif, Me Madistin souligne les défauts fondamentaux de la proposition de la CARICOM. Bien que les critères établis pour intégrer le conseil présidentiel puissent sembler raisonnables en théorie, leur mise en œuvre risque de manquer le but, selon Madistin. En particulier, Me Madistin critique le critère privilégiant un large soutien à la Force multinationale de sécurité, soulignant son impact potentiellement néfaste sur le fonctionnement interne de la présidence de la République.
Une autre lacune majeure de la proposition est relevée par Me Madistin : l’absence de règles claires de fonctionnement et de procédures de résolution des conflits au sein du conseil présidentiel. Cette omission cruciale risque de compromettre sérieusement l’efficacité du conseil dans la gestion des crises et des défis à venir.
Puisant dans l’histoire politique d’Haïti, Me Madistin rappelle le rôle crucial de la Cour de cassation en période de crise constitutionnelle. Cette institution a maintes fois prouvé sa capacité à assumer temporairement le pouvoir jusqu’aux élections, garantissant ainsi la stabilité et la continuité du processus démocratique.
Face à la proposition incertaine de la CARICOM, Me Madistin propose une alternative audacieuse : la formation d’un gouvernement de mission, dirigé par le président de la Cour de cassation et composé d’un cabinet restreint de technocrates et de politiciens non candidats aux prochaines élections. Cette approche, selon lui, offre la neutralité et la stabilité nécessaires pour rétablir la sécurité et organiser des élections libres et transparentes.
Me Samuel Madistin appelle à une approche pragmatique et centrée sur l’intérêt national pour sortir Haïti de l’impasse actuelle. Les ambitions personnelles doivent céder le pas à l’urgence de restaurer la stabilité et la démocratie dans le pays. En capitalisant sur la neutralité de la Cour de cassation, Haïti peut espérer un avenir plus prometteur et sortir enfin du cycle de l’instabilité politique.