Port-au-Prince, vendredi 4 février 2022- C’est un cri d’alarme que lance la Fondasyon Je klere (FJKL) a l’endroits des autorités en place pour attirer leur attention sur le dysfonctionnement de la prison civile de la Croix-des-Bouquets.
Dans un rapport rendu public vendredi, la FJKL décrit une situation surréaliste a ce centre carcéral où les agents de la direction de l’administration pénitentiaire (DAP), ont abandonné, pour la plupart, leur poste.
Selon la FJKL, cet état de fait a provoqué un vaste désordre à la prison où ce sont les prisonniers qui assurent eux-mêmes un tant soit peu de gestion. En absence des agents de la DAP, les détenus ne peuvent pas recevoir de la nourriture de leurs parents.
La cuisine de la prison est maintenant gérée par des détenus qui vendent le plat de nourriture jusqu’à 200 gourdes à leurs compagnons, note la FJKL, précisant que les prisonniers sont privés d’eau pour boire et se laver.
L’organisation souligne que le gallon d’eau traitée se vend entre 375 à 500 gourdes à la prison de la Croix-des-Bouquets.
Entassés dans des cellules crasseuses, les détenus n’ont pas accès aux toilettes. Ils doivent déféquer dans un saut souvent rempli jusqu’au renversement dans la cellule, dégageant une odeur fétide qu’ils doivent respirer parfois, pendant plus d’une semaine.
Sur le plan sanitaire, la situation des prisonniers est également préoccupante relève la FJKL qui souligne que ces derniers ne peuvent pas se faire soigner lorsqu’ils sont tombés malades, l’infirmerie la prison étant fermée. De nombreux détenus souffrent de fièvre et de grippe, précise l’organisation.
Jusqu’au 3 février 2022, la prison civile de la Croix-des-Bouquets compte 1030 prisonniers dont 324 condamnés et 700 qui se trouvent en détention préventive prolongée. Sur un total théorique de 103 agents en charge de la surveillance et de la sécurité à la prison, seuls deux d’entre eux semblent avoir été à leur poste au moment du passage des enquêteurs de la FJKL.
En guise de recommandation, la FJKL appelle l’inspection générale de la police nationale d’Haïti a enquêter sur l’abandon des agents de la DAP afin d’appliquer les sanctions prévues par la loi.
Cette enquête doit déterminer les causes de l’abandon des agents, le nombre d’agent concernés et ceux qui se trouvent à l’étranger dont les chèques continuent d’être émis pendant trois ans.
La FJKL souhaite que l’IGPNH veille à l’application du règlement de discipline générale de la police, du règlement interne de l’administration pénitentiaire et la règle Nelson Mandela entre autres.
Elle appelle la DAP à mettre en place une équipe chargée de contrôler l’utilisation des frais de gaz et de nourriture à la prison civile de la Croix-des-Bouquets.
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